Une scientifique arabe-israélienne a mis au point un procédé d’injection de nanoparticules d’or dans les cellules cancéreuses afin de les rendre plus vulnérables aux radiations.
Metallo Therapy, la start-up d’Amal Ayoub mise sur les nanoparticules d’or pour augmenter les effets de la radiothérapie tout en réduisant les dommages aux cellules saines voisines. L’entreprise est fondée sur sa propre recherche de troisième cycle en génie biomédical à l’Université Ben-Gourion du Néguev.
» A Ben Gourion, nous avons développé un nouveau radio-isotope pour la radiothérapie, et les méthodes pour introduire des métaux lourds dans les cellules cancéreuses pour améliorer la radiothérapie », explique Amal Ayoub. « Je l’ai fait pendant dix ans, j’ai donc beaucoup d’expérience dans ce domaine. »
Bien qu’elle soit une travailleuse acharnée et une étudiante brillante, Amal Ayoub n’avait aucune expérience entrepreneuriale pour l’aider à créer Metallo Therapy. « J’étais totalement sans expérience dans les affaires, et j’ai dû prendre des décisions très difficiles en ce qui concerne la technologie, pour la rendre plus adaptée au marché, ce que je ne savais pas au début », dit-elle. « Aujourd’hui, je suis beaucoup plus sage et j’ai appris de nombreux autres entrepreneurs ».
PDG et directrice technologique, Amal Ayoub a embauché un ingénieur chimiste arabe-israélien, diplômé du Technion, et un biologiste arabe-israélien. Ensemble, ils perfectionnent une méthode pour produire des nanoparticules d’or efficacement à l’échelle industrielle, ayant déjà développé une molécule pour les enduire de sorte qu’elles ne provoquent pas d’interactions toxiques lorsqu’elles sont injectées dans une tumeur maligne. Bien que l’or soit cher, les quantités utilisées par Metallo thérapy sont si infimes que le processus n’est pas plus onéreux que pour tout autre nouveau médicament. «L’or est un gros atome contenant un grand nombre d’électrons», explique-t-elle. « Soumis à un rayonnement, il peut mieux absorber les rayons que les atomes plus petits, et ses électrons peuvent émettre un rayonnement secondaire efficace dans la destruction des cellules cancéreuses ».
Amal Ayoub a gagné l’équivalent d’un financement de trois ans du bureau du scientifique en chef d’Israël à travers l‘incubateur technologique NGT à Nazareth, la seule société de sciences appliquées consacrée spécifiquement aux scientifiques, et entrepreneurs arabes-israéliens. « Ils étaient enthousiastes à propos de moi et de l’idée » dit Ayoub. « Je n’ai pas eu mal à convaincre NGT qu’il y avait un grand potentiel dans cette technologie ».
Metallo Therapy a également reçu 300.000 dollars de la division pharmaceutique de Arkin Holdings, un fonds mis en place par l’entrepreneur israélien dans la santé Mori Arkin, pour commencer les essais cliniques sur des souris. « Nous avons décidé d’investir dans Metallo Therapy parce que nous croyons qu’elle dispose d’une technologie innovante pour le traitement du cancer, une excellente science de base et la gestion des compétences nécessaires a déclaré Pini Orbach de Arkin Holdings.
« Nous pensons également que la communauté arabe israélienne a beaucoup de talent en sciences de la vie, et que les investissements de ce type aideront à promouvoir la coopération judéo-arabe dans différents domaines. », déclare cette native de Nazareth. « Dès mon plus jeune âge, j’ai aimé la science et mes professeurs m’ont encouragé à étudier ».
Aujourd’hui, agée de 36 ans, Amal Ayoub parle couramment l’hébreu et l’anglais, elle raconte que sa réussite scolaire n’a pas été facile. « J’ai rencontré des difficultés car j’ai étudié dans une école moyenne.Quand je suis allée à l’université, j’ai dû faire face au fait que je ne connaissais pas assez l’hébreu et l’anglais, mais j’ai vite réussi à surmonter cet obstacle. L’autre problème était l’argent. Mes parents ne pouvaient pas financer mes études, j’ai donc dû travailler ».
Aujourd’hui, Amal Ayoub constate que le paysage a changé. « Le gouvernement veut des Arabes dans l’industrie israélienne, donc je pense qu’ils auront plus d’opportunités et moins d’obstacles ».
(Source: siliconwadi.fr – mai 2013)