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Diane de Bournazel ou une déambulation dans une poésie sans paroles

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Folies architecturales à la poésie envoûtante, ses livres uniques ont déjà séduit un grand nombre de bibliophiles. Mais Diane de Bournazel mérite une première grande exposition, et un livre, présentant à un public plus large l’étendue de son œuvre singulière. Une œuvre intensément onirique qui, avec sa richesse symbolique en résonance avec les formes originelles – peintures rupestres, figures bibliques, enluminure médiévale ou imagerie populaire –, son bestiaire merveilleux, son goût pour l’hybridation et ses couleurs emblématiques (le « bleu Bournazel »), se déverse volontiers hors des livres pour courir dans plus d’espace.

L’œuvre de Diane de Bournazel puise à la source même de la symbolique des images. Peintures rupestres, scènes bibliques, manuscrits à peintures, bestiaire médiéval, imagerie populaire irriguent son travail au style profus. Encre, aquarelle, ajours, collages emplissent les pages suivant un projet médité. C’est à une déambulation dans la poésie sans mots de son paysage mental qu’invite Diane de Bournazel.

Première grande exposition à lui être consacrée, la Librairie Métamorphoses, en collaboration avec Justin Croft et Didier Derœux (Solstices), présentera du 25 avril au 15 juin 2024, ses livres uniques ainsi que des peintures et dessins inédits. Une importante monographie, enrichie d’un texte de Michel Pastoureau, sera publiée à cette occasion.

Une artiste autodidacte

Née à Paris en 1956, Diane de Bournazel grandit à Toulouse, tout en séjournant régulièrement en Corrèze et dans la capitale. À 13 ans, elle passe l’année dans une pension anglaise, où elle suit avec avidité les cours de peinture et de modelage dispensés par une nonne atypique. À 18 ans, elle souhaite perfectionner son dessin selon la grande tradition : elle part vivre en Italie, où elle prend des cours du soir pendant un an. L’année qui suit, de retour en France, elle décide de se consacrer à l’art.
Si l’on excepte six mois aux beaux-arts de Toulouse et quelques semestres en histoire de l’art à la fac, Diane de Bournazel est en grande partie autodidacte. Elle peint des décors de théâtre, des trompe-l’œil, restaure des tableaux. Inspirée par l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest, elle dessine des portraits grand format d’après photographie et commence à exposer son travail.

1986 : elle s’installe en Corrèze. Sa manière, influencée par celles de Paul Klee et de Nicolas de Staël, s’oriente vers des compositions abstraites.
1990 : elle emménage à Paris. La contrainte de l’espace l’amène à changer radicalement son style : elle passe de la toile au carnet, de l’huile à l’aquarelle, du pinceau à la plume. Avec ses carnets peints, le figuratif refait son apparition.
1995 : elle s’installe en Corrèze pour de bon. Elle travaille comme illustratrice, s’initie à la gravure et découvre les livres à systèmes. Ses livres uniques sont exposés Galerie Vivienne, à Paris.

Si Diane de Bournazel explore volontiers la peinture (sur toile, bois, ardoise ou sous verre), la gravure, la sculpture, la tapisserie, si elle fait des escapades du côté des arts décoratifs et s’amuse à concevoir des jeux uniques, le livre est peu à peu devenu son support de prédilection. Elle en maîtrise la confection de la première à la dernière étape. Sur du papier artisanal, elle dessine au Rotring ou à la plume, utilise l’aquarelle, l’encre, la caséine et découpe au scalpel. Un précieux cahier, à la fois journal intime et laboratoire, sert de réservoir à son inspiration.
Depuis les années 1990, Diane de Bournazel a réalisé de nombreux livres uniques qui ont notamment été exposés à Paris, Marseille, Bruxelles, Londres, lors de plusieurs salons internationaux de bibliophilie. Ses ouvrages fascinants ont fait leur entrée dans de nombreuses collections privées et publiques en France et à l’étranger.

Des livres comme des tableaux

Le livre occupe une place à part dans le travail de Diane de Bournazel. Unique, il a, sous ses airs de retable, de prédelle ou de polyptyque, valeur de tableau. De tableau mobile : organique, végétal, il s’anime grâce au travail en volume ; et s’anime encore entre les mains du regardeur qui, entre feuilletage et rotations, expérimente de nouvelles formes de lecture, faites d’entrelacs, de labyrinthes, de jeux de miroirs, d’effets gigogne et de mises en abîme.

Les livres de Diane de Bournazel sont des folies architecturales sensibles et ingénieuses qui appellent à une vision globale. S’y révèle un univers mystérieux et onirique, peuplé d’êtres, d’animaux et de créatures hybrides, personnages à plumes ou à poils, à longues oreilles ou portant bois : bestiaire merveilleux, fourmillant sous les frondaisons, parmi les dentelles et les dentelures du papier, au long de pages dont les décors ont la densité d’une forêt.

De grands dessins comme des pages échappées d’un livre

Sur de grandes feuilles de papier ou du carton, telles des extrapolations de ses livres, les Plérômes dessinent les contours d’un monde idéal, dans une merveilleuse hybridation entre l’intérieur et l’extérieur. Les pages s’ouvrent et se ferment sur des mondes où compartiments et bordures font moins office de barrières que de seuils.

Entrer chez Diane de Bournazel, c’est pénétrer dans un lieu de transformation et de fusion. Un lieu où s’entrevoit l’invisible, un lieu pour remédier à l’impossible. Ici s’accordent les contraires : le rêve s’éveille dans le réel, sacré et profane se livrent ensemble à quelque célébration, un squelette déambule en souriant au milieu des vivants… Les Plérômes exaltent l’idée de plénitude. Spatialement, bien sûr, mais aussi sur un plan plus métaphysique. Ils ouvrent la voie vers une possible transcendance, sans laquelle ne peuvent s’accomplir les métamorphoses menant à l’éveil et la connaissance de soi et du monde. N’est-ce pas à cette harmonie de l’être au monde que nous sommes conduits, à travers arabesques et rinceaux, motifs floraux et serpentiformes, tous liés entre eux par une multitude d’attaches et de jointures ?

Peindre au noir

Si les Plérômes procèdent par addition, par l’accumulation des dessins, de la peinture, des collages et des superpositions, les Palimpsestes, seules peintures présentées dans cette exposition, procèdent au contraire par soustraction. Le noir appliqué sur des planches d’atelier recyclées dessine, en réserve, parmi une faune et flore abondantes, un bal de personnages éclaboussés de touches lumineuses, blanc pur, jaune d’or, vert vif, bleu électrique, vermillon : une chatoyante tapisserie, étourdissante de mouvements et de jeux d’équilibre, une vaste fantasmagorie animée par quelque musique secrète. Les Palimpsestes réécrivent au noir sur l’épaisseur du temps, révélé par couches successives et transparences.

Le livre de l’exposition

« Chez Diane de Bournazel le sens de lecture est pluriel, volontairement pluriel, comme dans un conte de fée ou dans un rêve. C’est évidemment dans cette direction qu’elle souhaite nous entraîner. Là réside toute la magie de son art, un art enchanteur et enchanté, pleinement original, impossible à photographier et encore moins à décrire ou à raconter. Ses œuvres s’adressent non seulement à notre imaginaire mais également à tous nos sens. Il faut les regarder, les écouter, les sentir, les respirer et plus encore les déguster. » Michel Pastoureau

  • Textes : Michel Pastoureau, Justin Croft
  • Direction artistique : Laurence Moinot
  • Photographies : Stéphane Briolant
  • 136 pages, 150 illustrations – 37 cm x 27 cm
  • Prix : 55 €
  • Tirage de tête : 600 €
  • 30 exemplaires numéroté contenant un dessin original signé de Diane de Bournazel.
    Pour réserver un exemplaire : librairie.metamorphoses@gmail.com

Exposition « Diane de Bournazel : livres uniques, peintures, dessins« , du 25 avril au 15 juin 2024 – Librairie/Galerie Métamorphoses, 17 rue Jacob – 75006 – Paris

==> Vernissage le 25 avril 2024, à partir de 18h

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