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Les Travailleurs de la mer, à La Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo

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Afin de mettre en avant la richesse culturelle et artistique de la Seine-Maritime, le Département porte une exposition dédiée à Victor Hugo et son œuvre Les Travailleurs de la mer, rédigée à Guernesey en 1865 et publiée en 1866. Cette exposition explore jusqu’au 29 septembre 2024 le lien profond entre l’auteur et l’île, en mettant en lumière le motif maritime présent dans l’œuvre de Victor Hugo à travers une sélection de manuscrits, dessins et gravures provenant du musée.

La Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo présente, jusqu’au 29 septembre 2024, une exposition dédiée au célèbre roman de Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, paru en mars 1866. L’exposition met en avant l’œuvre : le contexte de sa réalisation, sa rédaction, ses éditions, ses illustrations et sa postérité mais aussi son caractère exceptionnel de l’aveu même de Victor Hugo qui avait “le sentiment de ne pas avoir fait mieux”. C’est la première œuvre rédigée complètement pendant l’exil. Le manuscrit est écrit sur un papier d’exception considéré comme “inaltérable” et
enrichi de dessins originaux de Victor Hugo. Enfin, Victor Hugo invente le mot “pieuvre” qui a marqué le lexique français.

L’Armada en Seine-Maritime en 2023 et l’Année de la mer 2024-2025 ont inspiré le thème de cette exposition dédiée aux Travailleurs de la mer.
Cette manifestation culturelle bénéficie de prêts exceptionnels de la Bibliothèque nationale de France et des Maisons de Victor Hugo à Paris et à Guernesey.
Elle offre une vitrine non seulement aux récentes acquisitions du musée mais aussi au travail de recherche approfondi réalisé sur les archives Vacquerie, en grande partie inédites. Pour la deuxième année consécutive, le musée a collaboré avec un graphiste-scénographe pour concevoir une mise en scène élégante et immersive de l’exposition. L’utilisation judicieuse de QR codes sur les cartels permet une expérience interactive, offrant
la transcription des lettres manuscrites exposées, des extraits des œuvres de Victor Hugo, voire même une visite 3D du Look-out de Hauteville House à Guernesey.

L’exposition plonge dans l’univers captivant des Travailleurs de la mer et de la pieuvre, illustrant les dangers de la mer selon Victor Hugo : « dans les
écueils de pleine mer, là où l’eau étale et cache toutes ses splendeurs, dans les creux de roches non visités, le nageur qui s’y hasarde court le risque d’une rencontre. Si vous faites cette rencontre, ne soyez pas curieux, évadez- vous. On entre ébloui, on sort terrifié. » La pieuvre y est présentée comme un chef-d’œuvre.

Victor Hugo et Auguste Vacquerie, entre 1852 et 1855 devant la serre de Marine Terrace à Jersey

Chaque visiteur, fasciné ou conquis, est encouragé à se plonger dans Les Travailleurs de la mer après cette expérience. Au cœur de l’exposition réside bien évidemment le roman lui-même, mais le contexte de sa création, durant l’exil de Victor Hugo sur les îles anglo-normandes de Jersey et de Guernesey, ne saurait être négligé, tant il a influencé son œuvre. Premier roman entièrement rédigé pendant son exil, Les Travailleurs de la mer revêtent une importance particulière. Il est d’ailleurs dédicacé par l’auteur « au rocher d’hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer, à l’île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable. » Les îles anglo-normandes sont décrites comme des fragments de la France tombés dans la mer et récupérés par l’Angleterre, tout en conservant leur identité normande. Auguste Vacquerie lui-même compare Jersey à la Normandie dans une lettre à sa sœur, évoquant la sauvagerie des vents et des mers contrastant avec la douceur ensoleillée de la région.
Les Travailleurs de la mer demeurent l’œuvre majeure de Victor Hugo lorsqu’on évoque la mer, mais ce thème est récurrent non seulement dans son œuvre littéraire mais aussi dans sa correspondance, notamment avec son épouse Adèle lors de ses séjours en Normandie.
Enfin, les dernières sections de l’exposition offrent un regard approfondi sur le manuscrit et les dessins originaux, les éditions originales et ultérieures, ainsi que l’influence durable de l’œuvre dans les arts depuis la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’au XXIe siècle.

La Maison Vacquerie

Sur les bords de Seine, la famille Vacquerie fait construire cette maison de villégiature. Très peu d’iconographie du jardin de cette époque nous
est parvenue. La famille Hugo, sans Victor Hugo, est venue à Villequier pour la première fois en été 1839. Après le mariage de Léopoldine et Charles en février 1843, le couple s’installe au Havre et passe leurs villégiatures à Villequier, où l’accident tragique survient en septembre 1843. Victor Hugo ne revient à Villequier qu’en 1846, puis quelques fois lors de passages en Normandie après son retour d’exil. C’est Adèle Hugo qui vient plus régulièrement en septembre se recueillir sur la tombe de sa fille, inhumée au cimetière de Villequier. La maison est achetée par le Département en 1951 pour en faire un musée qui ouvre en 1954, et le jardin, dans ses contours actuels, est réalisé dans les années 1980. Ce petit jardin d’un peu moins de 1000 m2 présente un florilège des plantes en vogue dans les jardins du XIXe siècle. Les roses, les pivoines, les jacinthes et les lilas diffusent
leur parfum envoûtant et complètent la floraison des hortensias, camélias, ancolies, aulx d’ornement…
L’ensemble des massifs a été restauré et replanté durant ces quatre dernières années. Le foisonnement et la luxuriance de ses parterres enveloppent le visiteur dans un écrin de verdure, de couleurs et de senteurs.
Depuis 2021, chaque année, une composition florale, réalisée en annuelle dans l’esprit des mosaïcultures du XIXe, vient enrichir ce petit jardin.

Les thématiques restent en lien avec les expositions et la programmation culturelle du musée. En 2021 et 2022, deux créations de tapis orientaux végétaux furent réalisées. En 2023 et 2024, c’est la thématique de l’eau et de la mer qui est mise à l’honneur, répondant ainsi à l’année de l’Armada
2023 et de l’exposition présentant l’œuvre de Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer. Ces compositions reprennent le mouvement des vagues et présentent des plantes dans les tonalités de bleus, gris et blanc. Des interprétations de bras de pieuvre (mot introduit par Victor Hugo en 1866 dans le roman) viennent s’enrouler autour des vasques présentes dans le jardin.

Le jardin de la Maison Vacquerie-Musée Victor Hugo est en visite libre. Lors d’une promenade sur les bords de Seine, une escale dans ce havre de paix invite les visiteurs à la flânerie et aux « Contemplations» des merveilles botaniques du lieu, du musée et de la Seine.

Une mer de fleurs pour le musée Victor Hugo ou une mer de fleurs pour les Travailleurs de la mer

Depuis 2021, la cellule Parcs et Jardins de la Direction de la Culture et du Patrimoine du Département de la Seine-Maritime, a à cœur de faire raisonner dans le jardin, la thématique développée dans l’exposition annuelle du musée.
Pour 2024, c’est donc la thématique de l’eau, de la mer et de la pieuvre qui anime le jardin. Dans le carré central de pelouse se découpent deux massifs aux formes de vagues : ces découpes en pointes représentent une mer démontée et agitée par la tempête.
Les plantes telles que les lobelias, sauges, verveines et surfinias déclinent les différentes tonalités des bleus de la mer, variant du bleu sombre des eaux profondes au bleu azur des mers calmes et chaudes des tropiques. Les dichondras, les mertensias (plante huitre) et les helychrysums animent ces bleus de leurs reflets argentés, tels les reflets du soleil sur la mer.
Le blanc des euphorbes Diamond Frost, des sauges farineuses et des ageratums vient simuler l’écume des vagues. Les hauteurs différentes de ces annuelles, soit à ports érigés, soit à ports rampants, donnent une impression de houle et mettent en mouvement ces massifs, simulant ainsi le mouvement des vagues.
Au milieu de cette mer, quatre bandes sont plantées de diascia orangés et blancs. Ils représentent quatre bras de pieuvre sortant de cette mer
impétueuse et s’enroulant autour de vasques. L’ensemble des massifs du jardin sont plantés et agrémentés des mêmes tonalités, couleurs de mer.
Ces massifs d’eau font également écho à la Seine et rendent hommage à Léopoldine Hugo, happée par ce fleuve qui borde le jardin et dont nous fêtons
le bicentenaire de la naissance cette année.

Autour de l’exposition

Le catalogue de l’exposition
Le catalogue présente les œuvres exposées et bien plus encore, avec des articles du professeur de Littérature française à l’Université du Havre David Charles, de l’historien et spécialiste de Victor Hugo Gérard Pouchain, du journaliste scientifique passionné de Victor Hugo Edouard Launet, et de la conservatrice en chef commissaire d’exposition Caroline Dorion-Peyronnet.
Ce sont ainsi la genèse de l’œuvre, sa publication, le succès de la pieuvre, les îles anglo-normandes et les liens entre le roman et les collections de la Maison Vacquerie qui sont explorés dans ce catalogue (prix : 24 € – 176 p.).

Le Look-out d’Hauteville House à explorer en 3D
Dans le cadre de l’exposition, le photographe et scénographe Benoît Eliot a réalisé une prise de vue 3D du Look-out, le lieu même où Victor Hugo écrivait dès l’aurore et face à la mer. La visite 3D de cette pièce unique entièrement conçue et décorée par Victor Hugo sera accessible à partir d’un QR code mis à disposition dans les salles d’exposition.

Vendredi 17 mai | 18h30 : Conférence de Gérard Pouchain : le succès de la pieuvre
Historien, docteur en Lettres et spécialiste de Victor Hugo, Gérard Pouchain nous invite au cours de cette conférence à découvrir le phénomène autour de la pieuvre qu’ont suscité Les Travailleurs de la mer, que ce soit dans la caricature, la mode et la littérature du XIXe siècle.

Dimanche au Salon
Un rendez-vous sont prévus pour faire écho au roman de Victor Hugo en apportant des regards contemporains et des interprétations artistiques le dimanche 8 septembre,15h30 « Partager l’exil – Victor Hugo et sa famille à Jersey et Guernesey ».

Le feuilletoir numérique des Contemplations
En lien à la fois avec le contexte de l’exil de Victor Hugo (durant lequel les Contemplations ont été publiées) et avec les 200 ans de la naissance de Léopoldine, la Maison Vacquerie inaugure son feuilletoir numérique des Contemplations. Accessible sur place grâce à une borne tactile adaptée aux personnes à mobilité réduite, mais également en version web, cette numérisation a été faite à partir d’un exemplaire exceptionnel des collections du musée : ayant appartenu à Victor Hugo lui-même qui l’a annoté, il a été enrichi de dessins originaux de Victor Hugo, de photographies, de lettres inédites… Il offre une approche unique de ce recueil de poèmes dans lequel Léopoldine est la figure centrale.
Les visiteurs pourront donc feuilleter les documents originaux et les textes, écouter les poèmes en version audio, accéder librement à la centaine de points d’intérêts et de contenus autour de l’œuvre. Hugo sera accessible à partir d’un QR code mis à disposition dans les salles d’exposition.

Commissariat d’exposition : Caroline Dorion-Peyronnet, Conservateur en chef du Patrimoine
Directeur de la Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo : Jean Cabaret, Conservateur du Patrimoine
Scénographie et graphisme : Benoît Eliot, Octopus

Exposition Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, présentée du 18 mai au 29 septembre 2024 à La Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo, Quai Victor Hugo – Rives-en-Seine – 76490 Villequier
www.museevictorhugo.fr

Photo d’en-tête : Vue de la maison Vacquerie-Musée Victor Hugo sur la Seine

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