Il ne suffit pas de dire que nous sommes contemporains pour l’être, il faut aussi écrire et agir dans la vie contemporaine pour en faire partie. C’est exactement le défi lancé depuis plusieurs années par le festival actoral. Chercher des auteurs, expérimenter les formes, diversifier et croiser les approches artistiques. Analyser le monde qui nous entoure, le sonder, lui rendre toutes ses réalités comme toutes ses poésies. Mais aussi fédérer des lieux et des personnes ; créer des liens autour de la création.On y croise des noms et des personnalités différentes : Laetitia Dosch, Rodrigo García, Dave St-Pierre & Alex Huot, Maria Hassabi et bien d’autres encore. On y retrouve des fidèles comme Alexander Vantournhout ou Théo Mercier, avec cette année un temps fort consacré aux artistes néerlandais. Il y aura même une Conférence sur rien présentée par le chorégraphe épris de liberté, Jérôme Bel. Ou encore cet éclairage sur Julien Prévieux, artiste qui joue avec les gestes du quotidien, qui les invente parfois. actoral ne se résume pas à des spectacles, des expositions ou des rencontres, c’est aussi une sismographie de notre temps.Éric Mangion, Président d’actoral »
Y a-t-il une expression qui domine notre époque ?Un terme mieux consacré qu’un autre pour la définir ?Mais est-il bon de la définir ?Il y a un constat que nous pouvons faire, une expression que nous entendons plus particulièrement dans le monde moderne, une expression qui nous revient souvent : Je manque de temps ! Nous manquons de temps !Ainsi le temps semble filer plus vite pour nos contemporains que pour nos ancêtres ? Une sorte de rétrécissement de l’espace temps. Notre territoire de vie, ce temps qui nous aide à déterminer nos actions, qui nous permet de comprendre ce que nos êtres ont besoin de vivre, semble être saisi par un tourbillon de nouvelles préoccupations qui mènent la danse.Le territoire économique, social et politique est ainsi soumis au diktat de la toute puissante communication du monde moderne. Nous ne pouvons plus faire un pas sans que notre esprit soit guidé par le sacro-saint pouvoir de la communication suivi immédiatement par « La crise », autre maître mot qui cristallise bien des angoisses pour nos contemporains.Une crise disparaît qu’une autre apparaît et prend sa place et il en va de cette suite oppressante depuis plusieurs décennies. L’art loin de changer la vie est encore pour un temps (?) le lieu où nous pouvons reprendre le terrain de l’imagination, des désirs, du rêve, de la pensée et peut-être reprendre du temps au temps ?Ainsi notre espoir pour ce festival, est-il de vous inviter à prendre avec nous les chemins ô combien différents des artistes de cette édition – la dix-huitième ! – qui sonne comme a pu sonner ce moment espéré ou craint de notre majorité. Un temps pour des utopies retrouvées, un temps pour l’indépendance de la pensée, un temps ou forts de tout, nous espérons prendre part au futur du monde.Alors nous vous invitons à découvrir trois semaines durant ces nouveaux territoires de l’art faits d’utopies rêvées, de jeu avec les nouvelles technologies avec l’exposition de Julien Prévieux qui ouvre le festival, de désir égalitaire avec Laetitia Dosch et son conte HATE, d’humour provocateur avec Rodrigo García et son encyclopédie des phénomènes paranormaux, pour ne citer que les artistes qui ouvrent la première semaine du festival.Citons aussi la belle complicité de dix ans avec la SACD, avec l’Objet des mots qui fait la part belle aux écrivains de la scène d’aujourd’hui.Autre temps fort de cette édition, une rencontre avec la nouvelle scène néerlandaise, où le corps domine la représentation pour mieux confondre les nouvelles règles du monde.actoral 18 est une édition qui fait du plaisir du corps de l’esprit et des yeux une marque qui on l’espère restera longtemps avec vous.Hubert Colas, Directeur d’actoral »