Selon le cabinet Deloitte [1] , le nombre de smartphones sur le continent africain devrait doubler d’ici à 2017 pour dépasser les 350 millions d’appareils connectés. Malgré un taux de pénétration de 15 % encore relativement modeste, le marché africain devrait néanmoins connaître une forte progression grâce à l’émergence des smartphones low-cost, au contexte de croissance économique favorable, à la réduction des prix de connectivité et au développement de la couverture haut débit mobile. L’étude table sur une croissance de plus de 40% en 2015.
Il y a encore quelques années, la perspective d’une offre de smartphones de qualité à des prix plus accessibles aux consommateurs africains, semblait utopique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Après Google, qui avait annoncé le lancement d’un téléphone intelligent à moins de 100 dollars pour les marchés émergents, Microsoft a répondu en janvier dernier en proposant deux nouveaux appareils vendus entre 69 et 79 euros. C’est maintenant au tour d’Orange de lancer le Klif, un smartphone à moins de 40 €.
Ce big bang des smartphones en Afrique est symptomatique d’une caractéristique intéressante des innovations dans les pays émergents : celui de l’affranchissement des étapes intermédiaires. Dans les pays occidentaux, nous sommes passés du téléphone filaire au sans-fil, au mobile puis au smartphone. Ici, on brûle les étapes et on adopte d’emblée les dernières innovations. Rien d’étonnant à ce que cette percée soit associée, selon le cabinet Deloitte, à un fort développement de l’accès haut débit, accompagnée d’une prolifération de la consommation des technologies et contenus numériques tels que le commerce électronique, le paiement mobile et la numérisation des contenus.
Déjà, l’Afrique est leader en matière de paiement mobile puisque 52% des transactions mondiales sont enregistrées sur le continent. Le paiement mobile constitue une alternative au système bancaire, en particulier dans les zones rurales. Selon cette étude, plus de la moitié des utilisateurs de portables utilisent ce moyen de paiement au Kenya et en Tanzanie et plus d’un quart en Afrique du sud et au Sénégal.
Orange lance Klif, le smartphone low cost pour les africains
C’est dans ce contexte particulièrement favorable qu’Orange vient de dévoiler une nouvelle offre à bas coût baptisée «Klif», disponible dans la zone Afrique et Moyen-Orient et comprenant un smartphone associé à un forfait data afin de développer l’internet mobile sur le continent africain.
«L’objectif de cette offre, c’est vraiment de donner l’accès à internet à tout le monde», a expliqué à l’AFP Yves Maître d’Amato, vice-président exécutif de l’opérateur de téléphonie français.
Pour 40 dollars au maximum suivant les pays, l’acheteur aura droit en moyenne à un forfait comprenant six mois de données à raison de 500 Mo par mois de téléchargement, à un forfait voix de six mois compris entre 30 minutes et une heure chaque mois, ainsi qu’à six mois de SMS. Ce smartphone, utilisable avec deux cartes SIM, sera compatible avec la 3G et pourra s’appuyer sur les réseaux que l’opérateur développe actuellement en Afrique. Il fonctionnera avec le système d’exploitation Mozilla pour smartphones, disponible dans un grand nombre de langues locales comme le wolof ou le swahili qui n’existent ni sur iOS (Apple) ni sur Android (Google).
sources : Jeune Afrique, AFP
Ugo Yaché, Journaliste UP’ Magazine
[1] Dans une étude sur les « tendances 2015 des Technologies, Médias et Télécommunications en Afrique », publiée le lundi 16 février