A l’occasion de la remise du rapport annuel du Conseil national de l’industrie, France Stratégies et le CNI estiment que la reconquête industrielle doit mobiliser toutes les politiques publiques impactant l’industrie : éducation, emploi, énergie, fiscalité et simplification.
Le Vice-Président Jean-François Dehecq, et les membres du Bureau du Conseil National de l’Industrie (CNI) ont rendu public le rapport 2014 du CNI.
Le CNI relève que la politique industrielle est revenue au centre des préoccupations des pouvoirs publics français et a gagné en ambition, mais qu’elle n’a pas encore acquis toute sa dimension transversale. L’engagement des pouvoirs publics doit être soutenu dans la durée et traverser tous les volets des politiques publiques pour gagner en cohérence et en efficacité. Jean-François Dehecq de déclarer : « Dialogue et action, ce sont les deux axes majeurs sur lesquels je m’efforce de piloter et d’animer le CNI, pour qu’il contribue à renforcer l’industrie en France, pour plus de croissance économique, plus d’emplois, plus d’innovation, plus d’exportation, plus de confiance et de fierté de la France envers son outil industriel. »
A ce titre, le CNI cible quatre objectifs prioritaires :
• la relance de l’investissement industriel et la modernisation de l’outil de production : le CNI salue la récente mise en place de la mesure de sur-amortissement et se félicite de l’ambition donnée au plan « Industrie du futur », levier d’action majeur qui devra mobiliser l’ensemble des acteurs ;
• une politique de formation technologique et professionnelle, initiale et continue, à la hauteur des enjeux, pour assurer dans les métiers industriels le renouvellement des générations de salariés et développer les compétences nécessaires à la transformation numérique de l’industrie;
• la compétitivité des entreprises industrielles, notamment ses composantes coût de l’énergie et coûts administratifs, grâce à une politique de transition énergétique soucieuse de la compétitivité du prix de l’énergie, et une accélération de la simplification réglementaire. Une limitation de la sur-transposition en droit français des réglementations européennes est à instaurer avec détermination, car celle-ci a un effet négatif sur l’activité et l’emploi industriel en France ;
• le renforcement du tissu industriel des ETI, PME et TPE, entreprises créatrices d’emplois industriels nets en France, en concevant spécifiquement pour ces entreprises des mesures de politiques offensives visant à dynamiser l’activité et l’emploi industriels, au travers de dispositifs simples, expliqués et relayés sur le terrain par des actions de communication et de promotion.
En 2015/2016, le CNI poursuivra son action de recommandation aux pouvoirs publics. En s’appuyant sur les référents parlementaires désignés pour chaque Comité stratégique de filière, il s’attachera à conforter la prise en compte des enjeux industriels par les acteurs politiques, et à les fédérer autour de l’objectif de l’activité et l’emploi industriels en France.
Le CNI a retenu cinq axes prioritaires dans son programme de travail : l’emploi, la formation et le recrutement dans les métiers industriels, la transformation numérique de l’industrie, l’économie circulaire, l’articulation des actions des comités stratégiques de filière nationaux avec les territoires, l’amélioration de l’accès des entreprises industrielles à la commande publique.
Il poursuivra avec ses quatorze Comités stratégiques de filière la mise en œuvre des contrats de filière rassemblant 360 actions, dont 72% sont accomplies ou en cours de réalisation.
« Le temps où l’Etat planifiait et organisait seul notre économie est définitivement révolu. Désormais, pour être efficace, l’action publique doit être collective et inclusive. Elle doit associer étroitement tous les acteurs, toutes les parties prenantes, toutes les forces vives de notre pays.
La Conseil national de l’industrie est le cadre qui a permis, et qui permet encore, d’opérer ce changement radical de méthode dans le champ industriel. C’est un lieu de débat véritable, de concertation approfondie, de convergence entre partenaires sociaux et de décisions fortes. C’est une enceinte qui scelle l’alliance des producteurs, qui rassemble toutes les bonnes volontés, tous les acteurs et tous les passionnés de notre industrie : des représentants des salariés, des dirigeants d’entreprise, des élus et des membres de l’administration. Au total, plus de 1500 contributeurs bénévoles ! Cette Union nationale est indispensable, car jamais les enjeux auxquels doit faire face notre industrie n’ont été aussi grands. La crise a levé le voile sur son décrochage. En une décennie, sa part dans le PIB est passée de 21 à 13%. Voilà pourquoi il est impératif de réagir et d’agir, et surtout de le faire ensemble. » déclarait Emmanuel Macron, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.