Le Brexit pourrait être désastreux pour la protection de la faune et l’agriculture au Royaume Uni. C’est ce que craint un comité restreint d’audit environnemental. En effet, le départ de l’UE abattrait des pans entiers de réglementations mises en place au fil des années pour protéger l’environnement et défendre les agriculteurs. Un grand nombre de dispositions régissant la production alimentaire et l’environnement au Royaume-Uni pourraient se transformer en « législation zombie ». D’autres voix se font entendre pour appeler à saisir une chance unique avec le Brexit : celle de construire un dispositif innovant de protection de l’environnement et du travail des agriculteurs. Le Brexit, chance ou calamité ?
L’alerte vient du Comité restreint d’audit environnemental britannique. Dans un rapport publié le 21 décembre dernier les auteurs avertissent les parlementaires qu’un bon nombre de dispositions régissant la production alimentaire et l’environnement au Royaume-Uni proviennent de la législation européenne. Les circonstances du Brexit amèneront un affaiblissement de ces règles qui nuirait non seulement à l’environnement, à l’agriculture, en réduisant la viabilité des exploitations mais aussi à la sécurité alimentaire elle-même. Les rapporteurs invitent donc les parlementaires à préparer un nouveau dispositif législatif avant que ne soit déclenché l’article 50 marquant le démarrage du processus de sortie de l’Union européenne. Les rapporteurs rappellent à cet égard l’engagement du gouvernement britannique « à être la première génération à laisser l’environnement dans un meilleur état qu’elle ne l’avait trouvé ».
Mary Creagh, la présidente du Comité d’audit souligne que « les changements provoqués par le Brexit pourraient mettre notre campagne, notre agriculture et notre faune en situation de risque ». La protection de l’environnement et notamment de la faune est actuellement garantie outre-Manche par les textes réglementaires européens. En cas de sortie de l’union, les dispositions européennes se retrouveraient à l’état de « législation zombie » dit-elle.
Le rapport fait référence à plus de 800 textes réglementaires et législatifs européens actuellement appliqués au Royaume-Uni et qui couvrent la faune, la qualité de l’eau, l’agriculture, l’alimentation, la pêche. Les parlementaires ont devant eux la lourde tâche de transposer ces règles dans le droit britannique. Ce ne sera pas une mince affaire et déjà certains parlementaires estiment qu’un bon tiers de ces dispositions ne pourront pas être transposées.
Le quotidien The Guardian rapporte les propos de Vicki Hird de l’ONG Sustain qui œuvre pour une meilleure alimentation et pour l’amélioration de l’agriculture : « Les députés ont correctement identifié, dit-elle, le risque énorme du Brexit pour les exploitations agricoles et pour l’environnement ». Elle appelle à mettre en œuvre des garanties environnementales pour protéger l’environnement naturel (les sols, les pollinisateurs, l’eau) dont toute l’agriculture dépend.
Le think-tank conservateur Bright Blue estime quant à lui que le nouveau projet de loi devrait aller encore plus loin que l’existant en augmentant le niveau d’ambition par rapport à l’environnement, avec, en particulier, des contrôles plus stricts de la pollution. Les parlementaires britanniques sauront-ils saisir cette chance de devenir un modèle en matière d’environnement et de production agricole ?
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