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Nous appelons tous de nos vœux une chimie et des méthodes de production industrielle respectueuses de l’environnement et une médecine personnalisée. Parmi les approches susceptibles de répondre pour partie de ces vœux, la biologie de synthèse occupe une place de choix. Elle offre dans plusieurs secteurs des solutions innovantes. Citons des médicaments, vaccins et diagnostics aux performances améliorées ; des techniques novatrices en médecine régénérative ; de nouveaux outils pour réhabiliter les sols pollués ou traiter l’eau ; des matières plastiques ou textiles avec une empreinte carbone réduite. Alors qu’appelle-t-on « biologie de synthèse » ?
L’ambition de ce domaine est de concevoir rationnellement et de construire de manière standardisée de nouveaux systèmes de production inspirés par la biologie, ou fondés sur ses composants. Construire un système biologique qui fonctionne comme prévu est une manière de s’assurer que l’on a compris les phénomènes sous-jacents, et en ce sens la biologie de synthèse permet de faire progresser les connaissances scientifiques sur le monde vivant.
ependant l’aspect ingénierie y est dominant, et il s’ensuit que les applications industrielles ne sont jamais loin. De nombreuses applications consistent à faire produire à des microorganismes des composés précieux ; ces bio-productions s’appuient sur l’usage de ressources renouvelables. D’autres applications ne font pas appel à des organismes vivants ; c’est le cas par exemple de la nanomédecine. Le potentiel économique de ces applications est considérable, puisqu’elles touchent aussi bien à la santé, l’environnement, l’énergie et les matériaux. Un aussi large spectre d’applications nous indique que la biologie de synthèse ne consiste pas en une collection limitée de solutions industrielles, mais plutôt en un ample socle méthodologique et scientifique.
Ce nouveau domaine à l’interface de de la biologie, de la biochimie, de l’informatique et de l’ingénierie suscite fascination, mais aussi inquiétude.
C’est déjà une réalité, puisque plus d’une centaine de produits industriels bénéficiant de cette technologie sont commercialisés ou proches de l’être. Elle permet déjà la fabrication de médicaments et d’outils de diagnostic utiles à des milliers de patients.
L’émergence de la biologie de synthèse est assez semblable à celle de la chimie de synthèse il y a 150 ans. Ses succès se multiplient dans de nombreux domaines, notamment dans la pharmacologie, où de très nombreux projets sont en cours de développement pour répondre aux besoins de nouveaux médicaments plus efficaces et moins chers.
Dans quelques années, cette discipline sera certainement utilisée très largement dans le monde entier. La France est actuellement bien placée à cet égard et il apparaît important de faire le point, avec quelques-uns des meilleurs experts dans les différents domaines de recherche et d’application concernés.
Le 14 février dernier, la Maison de la chimie organisait un colloque sur ces thèmes avec 14 intervenants de renom (1). Visualiser les vidéos.
Bernard Bigot, Président de la Fondation de la Maison de la Chimie – Directeur Général de ITER Organization
(1) Intervenants et résumés de leurs exposés
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