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Le plan d’action bioéconomie du Gouvernement

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A l’occasion du salon de l’agriculture, le gouvernement a présenté le 26 février son plan d’action en faveur des domaines non-alimentaires de la bioéconomie pour les trois prochaines années. Une cinquantaine de mesures permettront de recenser le potentiel et les co-bénéfices économiques et environnementaux de la bioéconomie, accompagner les projets (recherche et financement) et assurer un débouché à ces produits. Objectif : Faire émerger une économie basée sur les ressources végétales plutôt que fossiles, en valorisant la génération d’énergie en milieu rural et utiliser les ressources agricoles, forestières, marines et aquacoles pour fabriquer « alimentation, énergies renouvelables et matériaux biosourcés ».
La bioéconomie qui comprend, comme la définit Brigitte Lindet, directrice de l’ENSTBB, « l’utilisation de systèmes vivants pour créer des produits ou services pour l’homme » prend son envol et se présente aujourd’hui à la fois comme une alternative plus que crédible à la pétrochimie mais aussi comme une opportunité. « La bioéconomie doit permettre de passer d’une économie fondée sur des ressources fossiles à une économie compétitive et durable fondée sur du carbone renouvelable, résumait Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture. Son développement est l’occasion de rappeler que les agriculteurs, les forestiers, les pêcheurs nous nourrissent mais qu’ils peuvent aussi nous chauffer, nous vêtir, nous fournir de l’électricité et des matériaux. »
La mise en place d’un label reconnu « produit biosourcé » ou la prise en compte du caractère biosourcé des produits dans les marchés publics devraient permettre par exemple de diffuser plus largement la mobilisation du bois, du béton de chanvre ou des isolants en fibres végétales dans la construction. Ces éléments sont de nature à créer de la valeur et mettre en place de nouvelles filières agricoles et forestières dans les territoires métropolitains et ultra-marins.
La valorisation des bioressources issues des milieux aquatiques, marins et eaux douces (pêche, aquaculture durable, macro et micro-algues…) représentent en outre des pistes de débouchés prometteurs.
La production d’énergies renouvelables à travers la production d’électricité, de biocarburants, ou de biogaz représentent également des compléments de revenu pour plus de 50 000 exploitants agricoles. Cette dynamique doit se poursuivre, notamment à travers le développement de la méthanisation agricole qui fait l’objet de deux actions spécifiques du plan d’action bioéconomie, l’une portant sur la levée de freins réglementaires, l’autre sur la facilitation du financement.
Stéphane Travert confirme ainsi la mise en place d’un fonds de prêts sans garantie en faveur de la méthanisation agricole à hauteur de 100 millions d’euros dans le cadre du volet agricole du Grand Plan d’investissement.

Un plan d’action en cinq axes

Le plan d’action a été construit dans le prolongement des États-généraux de l’alimentation. Il comprend une cinquantaine de mesures pour développer la bioéconomie, structurées autour de cinq axes :
– Améliorer la connaissance,
– Promouvoir la bioéconomie auprès du grand public,
– Créer les conditions d’une rencontre de l’offre et de la demande,
–  Produire, mobiliser et transformer durablement les bioressources,
-Lever les freins et mobiliser les financements.

Cinquante objectifs

De nouvelles filières agricoles et forestières pourraient ainsi être créées, a souligné le ministre en ajoutant qu’un calendrier précis a été fixé pour chacun des 50 objectifs annoncés. En outremer, une mesure prévoit la mise en place d’ici à 2020 de filières de « valorisation de la biomasse », par exemple autour des résidus de canne à sucre, pour alimenter des centrales électriques. En métropole, le plan prévoit le développement d’ici à 2020 d’une filière de valorisation des cuirs de veaux français afin d’améliorer la qualité et de relancer la filière, ainsi que la structuration d’une filière de valorisation de la laine et de la peau des ovins.
Une autre mesure porte sur le renforcement des filières de valorisation des fibres et des co-produits végétaux, notamment via la paille de lin et de chanvre d’ici à 2020. Certaines mesures ont un caractère purement administratif comme la prise de décret d’application de la loi sur la transition écologique qui devrait être réalisée en 2018 afin de faciliter le recours systématique aux produits biosourcés dans les administrations et les organismes publics, hôpitaux, écoles.

Des matières utilisées pour la construction du village olympique

Certaines mesures ont un caractère purement administratif comme le décret d’application de la loi sur la transition écologique prévu en 2018 pour faciliter le recours systématique aux produits biosourcés dans les administrations et les organismes publics, hôpitaux, écoles.
Une autre mesure prévoit de « lever » dès 2018 les « freins réglementaires à la méthanisation agricole » dont le développement est entravé par « la complexité administrative » des procédures. Le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé jeudi dernier la mise en place d’un fonds de prêts sans garantie en faveur de la méthanisation agricole – production de gaz énergie à partir de déjections animales – à hauteur de 100 millions d’euros dans le cadre du volet agricole du grand plan d’investissement.
Il a aussi souligné que la production d’énergies renouvelables à travers la production d’électricité, de biocarburants, ou de biogaz représentait des compléments de revenu pour plus de 50 000 exploitants agricoles. Dans cet inventaire, le ministre a aussi exprimé son souhait que « les Jeux olympiques 2024 soient l’occasion de mettre en avant ces filières (…), par exemple, par l’utilisation de matériaux biosourcés (bois, béton de chanvre, isolants en fibres de lin et chanvre…) pour la construction du village olympique ».
La bioéconomie dessine donc des changements  importants pour notre société avec la transition de l’utilisation de produits d’origine fossile vers des produits biosourcés, la transformation des systèmes économiques qui fournissent ces matières, la mobilisation orientée vers des productions agricoles et forestières et des transformations industrielles respectant des logiques de gestion durable des ressources eau, sols, biodiversité, dans une logique d’usage en cascades et de circularité.

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