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Séquelles du Covid : 60 % des patients hospitalisés présentent au moins un symptôme après 6 mois

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Combien de temps les symptômes du Covid-19 peuvent-ils persister après une hospitalisation pour une infection par le SARS-CoV-2 ? Les scientifiques continuent à se poser de nombreuses questions sur ce virus émergeant et sur les conséquences à long terme de la maladie qu’il cause.

Nous en parlions dans UP’ en mars dernier : après une hospitalisation pour Covid-19, au moins un malade sur trois voit sa santé affectée de façon durable, avec des atteintes à différents organes et des problèmes d’ordre psychologique, selon une étude publié le 22 mars par la revue Nature Medicine. Un fléau, dans le sillage du Covid-19, s’abat sur des millions de personnes ayant contracté la maladie, les faisant souffrir, pendant des mois, sans rime ni raison, d’une multitude de pathologies  : « Le Covid long ».

Parmi les équipes qui s’intéressent à la problématique du « Covid long », les investigateurs de la cohorte French Covid (1), promue par l’Inserm. Dans une nouvelle étude publiée dans le journal CMI, ces chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’AP-HP et d’Université de Paris montrent qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés et suivis dans le cadre de French Covid présentent encore des symptômes 3 et 6 mois après l’infection.

Est-il possible de présenter des symptômes de Covid-19 plusieurs mois après avoir été infecté par le Sars-CoV-2 ? La question du « Covid long » interroge toujours la communauté scientifique et médicale. Elle est au cœur de plusieurs travaux de recherche, notamment ceux menés par les investigateurs de la cohorte French Covid.

Lancée fin janvier 2020, French Covid est une étude de cohorte française promue par l’Inserm. Elle repose sur le suivi d’un large groupe de patients ayant développé une forme clinique de la maladie qui nécessitait une hospitalisation, soit dans un service de médecine soit en réanimation. Au 17 mars 2021, 4 310 patients avaient été inclus dans cette cohorte, la plus large cohorte française à l’heure actuelle de patients hospitalisés pour une infection par le SARS-CoV-2.

Pour chaque participant, des données cliniques, virologiques, immunologiques, génétiques, sérologiques et transcriptomiques sont collectées afin de mieux caractériser la maladie. L’objectif est d’accumuler des connaissances sur la Covid-19, notamment sur les formes les plus graves afin d’améliorer la prise en charge dans les cas où l’hospitalisation s’impose. Il s’agit aussi de mieux appréhender le devenir des patients à court et à long terme en s’intéressant à la possible persistance de symptômes dans les mois qui suivent le diagnostic.

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Impact du Covid long

Dans leur nouvelle étude, l’équipe décrit la fréquence et la nature de symptômes persistants chez 1137 patients issus de French Covid, évalués lors de visites de suivi à 3 et 6 mois après l’hospitalisation pour Covid-19.
Ces travaux suggèrent que 60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme six mois après infection et un quart d’entre eux par trois symptômes ou plus.

Par ailleurs, 2 % des patients ont dû à nouveau être hospitalisés. Une sensation importante de fatigue, des gênes respiratoires et des douleurs musculaires et articulaires comptaient parmi les manifestations cliniques persistantes les plus fréquemment rapportées lors de ces visites de suivi.

Une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes semble également se dessiner. En effet, la persistance d’au moins trois symptômes six mois après l’infection est plus fréquente chez les personnes dont la maladie a nécessité un séjour en réanimation par rapport à ceux qui ont été hospitalisés dans un service de médecine, et chez les patients les plus symptomatiques le jour de l’admission à l’hôpital. Les chercheurs observent aussi des différences de genre : si les hommes sont plus à risque de faire des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée.

L’étude souligne enfin que ces formes de « Covid long » ont parfois aussi des conséquences plus larges, au niveau économique et social. Ainsi, parmi les patients qui rapportent des symptômes à 6 mois et qui exerçaient une activité professionnelle lorsqu’ils ont été infectés, un tiers n’est pas retourné travailler.

Pour mieux comprendre les conséquences du virus sur l’organisme et l’impact à long terme de la maladie, et surtout pour mieux prendre en charge les patients, poursuivre ce suivi au-delà de 6 mois sur une population encore plus large pourrait présenter un intérêt certain, même si « Il convient de noter que la programmation des visites de suivi à l’hôpital en cette période de saturation du système de soins de santé est difficile. »

Un suivi longitudinal des personnes atteintes de Covid-19 sévère est justifié pour déterminer précisément la nature et la fréquence des symptômes persistants de Covid-19 et pour mieux comprendre la physiopathologie qui sous-tend cette persistance à long terme.

« Les mécanismes à l’origine de cette persistance des symptômes, alors que l’organisme s’est débarrassé du virus, ne sont toujours pas clairs. Nous allons poursuivre le suivi des patients inclus dans French Covid jusqu’à 18 mois après l’infection, en proposant également des tests évaluant les fonctions neuro-cognitives », souligne Jade Ghosn, coordinateur de la cohorte, PU-PH Université de Paris et professeur au sein du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP.

Dans une tribune publiée le 6 mai dernier dans Le Monde, l’association #ApresJ20-Association Covid long France demande « La reconnaissance du Covid long en ALD (affection de longue durée) permettant une prise en charge à 100 % des soins doit être facilitée ». « Notre système de santé est aussi tenu de s’assurer de leur pleine prise en charge, avec un parcours de soin pluridisciplinaire et coordonné dans chaque département. Le « monde d’après » ne peut laisser personne en chemin. »

Sources : CP Inserm 

(1) La cohorte française Covid est financée par le consortium REACTing (REsearch & ACtion emergING infectious diseases) et par une subvention du ministère français de la santé (PHRC n° 20-0424 ).

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jm.mocaer@***
2 années

Juste une petite correction. Vous avez écrit dans le chapô :
« Les scientifiques continuent à se poser de nombreuses questions sur ce virus émergeant« 
La forme correcte de l’adjectif à utiliser ici est « émergent ».
« Emergeant » est le participe présent du verbe « émerger ».

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