L’épreuve du savoir. Propositions pour une écologie du diagnostic de Katrin Solhdju – Traduit de l’allemand par Anne Le Goff – Edition Dingdingdong – Septembre 2015 – 224 Pages
Les possibilités d’une écologie du diagnostic (un essai sur les pratiques de diagnostic contemporaines, au regard de pratiques oraculaires anciennes).
« La vérité d’une idée n’est pas une propriété stable qui lui serait inhérente. La vérité vient à l’idée. Celle-ci devient vraie, les événements la rendent vraie. Sa vérité est en fait un événement, un processus : le processus qui consiste à se vérifier elle-même, qui consiste à une véri-fication ».
William James (1)
Certains diagnostics médicaux transforment la personne qui s’y prête, scindant sa vie en deux. C’est particulièrement le cas des maladies incurables, pour lesquelles la médecine ne peut se présenter comme art curatif – à l’exemple de la maladie de Huntington, une affection neurologique rare et pour l’instant incurable, avec son test génétique présymptomatique qui prétend annoncer leur avenir aux descendants de ceux qui en sont atteints : les personnes « à risque ».
Comment construire différemment de telles pratiques de diagnostic, afin de leur permettre d’être à la hauteur de cette « connaissance de l’avenir » que la génétique donne désormais aux médecins ?
Rayonnant à partir de la situation particulière de la maladie de Huntington, ce livre puise ses réflexions depuis les oracles antiques jusqu’aux sources de notre médecine contemporaine, pour tenter de renouveler les manières d’appréhender ces gestes prédictifs qui, du fait des progrès en génétique, pourraient bien tous nous concerner.
Le collectif Dingdingdong, Institut de coproduction de savoir sur la maladie de Huntington, mobilise des pratiques et expertises multiples issues de la recherche en sciences humaines et des arts, afin de se donner les moyens d’explorer la maladie de Huntington telle une planète encore en partie inconnue (voir le Manifeste de Dingdingdong).
Historienne et philosophe des sciences, Katrin Solhdju est chercheuse au Zentrum für Literatur und Kulturforschung à Berlin. Après avoir étudié l’histoire et l’épistémologie de certaines pratiques expérimentales et médicales telles que l’autoexpérimentation et la transplantation d’organes, elle s’intéresse à l’exercice du diagnostic médical et aux problèmes bioéthiques qui lui sont liés. Katrin Solhdju est membre de Dingdingdong.
(1) William James – Le pragmatisme. Un nouveau nom pour d’anciennes manières de penser, trad. fr. Nathalie Ferron Paris, Flammarion, 2007, p 226
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