Seuls ensemble : De plus en plus de technologies, de moins en moins de relations humaines » de Sherry Turkle, traduit par Claire Richard – Editions L’échappée, 18 février 2015 – 523 Pages
Comment les nouvelles technologies ont-elles redessiné le paysage de nos vies affectives et de notre intimité ? Telle est la question centrale de Seuls ensemble. Pour y répondre, l’anthropologue Sherry Turkle a étudié pendant quinze ans nos relations avec les objets technologiques.
Elle a observé chez les utilisateurs de robots de compagnie une tendance à les considérer comme vivants et à se laisser duper par leurs réactions préprogrammées. Un nouveau fantasme est ainsi en train d’émerger, où des substituts technologiques, sûrs et sans surprises, pourraient bientôt remplacer les relations interpersonnelles, éprouvantes et imparfaites.
Elle a constaté qu’une dynamique similaire était à l’œuvre dans nos rapports aux nouvelles technologies en général. L’ultra-connectivité s’accompagne de comportements compulsifs qui mettent en péril les bienfaits d’une certaine solitude, nécessaire à la construction de soi. Ses enquêtes sur les adolescents révèlent leur dépendance accrue aux smartphones et leur tendance à préférer les interactions médiatisées à celles en tête-à-tête – considérées comme trop risquées et trop exigeantes.
Ce livre montre, preuves à l’appui, comment nous nous coupons de ce qui est au fondement de toute relation humaine : l’altérité et sa part d’imprévisibilité, de risques et de plaisirs, à jamais inaccessibles à des systèmes informatiques.
Psychologue clinicienne certifiée, Sherry Turke est professeur de sciences sociales en Sciences et technologie au MIT (Massachussets Institute of Technology), l’une des meilleures universités scientifiques du monde. Elle s’intéresse à « la dimension subjective » des relations des individus avec la technologie, en particulier avec les ordinateurs. Elle est spécialisée dans l’étude des technologies mobiles, des réseaux sociaux et de la robotique sociable. Elle est l’auteur de The Second Self : Computers and the Human Spirit (Simon and Schuster, 1984) ; Life on the Screen : Identity in the Age of the Internet (Simon and Schuster, 1995) ; et Simulation and Its Discontents (MIT Press, 2009). Ses travaux lui ont valu de nombreux portraits dans les plus grands médias américains, comme le New York Times ou Scientific American. Le magazine Esquire l’a nommée dans ses « Forty under 40 » (palmarès des quarante personnalités les plus influentes de moins de quarante ans). Elle a reçu une bourse de la fondation Guggenheim et de la fondation Rockefeller. Elle est régulièrement sollicitée par les plus grands médias nationaux américains pour commenter les effets sociaux et psychologiques des nouvelles technologies.
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