Alors que Ségolène Royal présentait vendredi 5 décembre le rapport sur l’état des lieux de l’environnement 2014 en France, une Déclaration sur l’éthique de la biosphère se signait ce jour à Montréal. Une vision commune partagée entre Montréal, Québec et Paris pour reprendre en main des règles d’éthique pour la protection de la biosphère.
Les représentants officiels du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, des Musées de la civilisation à Québec et d’Espace pour la vie se sont réunis ce jour, mercredi 10 décembre 2014, afin de signer une Déclaration sur l’éthique de la biosphère. L’événement s’est déroulé au Centre sur la biodiversité situé au Jardin botanique de Montréal. Cet engagement répond à un enjeu éthique, scientifique et culturel : le besoin de construire une relation unissant les humains et les autres composantes de la biosphère, qui soit basée sur des valeurs communes afin de conserver la diversité naturelle et culturelle de la Terre.
« Je suis fière que notre Espace pour la vie soit parmi ces trois signataires engagés à travers une vision commune, et rayonnant au niveau international. Ceci consolide le rôle important et le leadership de Montréal dans le grand défi qui est le nôtre de conserver et de protéger la biodiversité de notre Terre. Espace pour la vie vise à rapprocher l’humain de la nature et c’est une magnifique réussite! », de déclarer Mme Manon Gauthier membre du comité exécutif et responsable de la culture, du patrimoine, du design, d’Espace pour la vie et du statut de la femme à la Ville de Montréal.
« Quel monde lèguerons-nous à nos enfants et à nos petits-enfants? Voilà la raison d’être de cette déclaration pour Espace pour la vie. Ensemble, avec nos employés, nos visiteurs et nos confrères de Québec et de la France, nous souhaitons agir pour conserver et valoriser la diversité biologique et culturelle de notre planète » affirme M. Charles-Mathieu Brunelle, directeur d’Espace pour la vie.
Pour sa part, le directeur général des Musées de la civilisation, M. Michel Côté souligne « la nécessité de chercher à comprendre le monde et de partager nos connaissances avec l’ensemble des citoyens. Comme le rappelle le sociologue et philosophe Edgar Morin, l’humanité et la Terre ne sont pas des notions abstraites, ce sont des communautés de destin». Ces principes d’échanges se sont concrétisés notamment lors du processus collaboratif entre des équipes interculturelles menant à la réalisation de l’exposition C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle. Le même type de consultation citoyenne sera appliqué pour la mise sur pied de l’exposition Le Québec dans le monde.
« Je me réjouis que, dans le cadre de l’Accord Canada-France pour les muséums, Espace pour la Vie, les Musées de la civilisation et notre Muséum aient travaillé ensemble à la mise en pratique de l’Initiative pour une éthique de la biosphère. Cette démarche collaborative, qui a mobilisé des deux côtés de l’Atlantique de nombreux personnels représentatifs de la diversité de nos métiers, aboutit aujourd’hui au lancement d’un processus qui va marquer profondément, au quotidien, la mise en œuvre de nos missions. C’est le sens de notre engagement commun » affirme M. Thomas Grenon, directeur général du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris.
La signature de cette déclaration est l’aboutissement de rencontres fructueuses et d’ateliers constructifs, qui se sont étalés sur deux années grâce à l’Accord Canada-France : un consensus sur les valeurs et les principes qui orienteront les actions des signataires. Ce processus de réflexion s’inscrit aussi dans la dynamique de l’Initiative pour une éthique de la biosphère, lancée en 2010 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
En reconnaissant des valeurs d’existence à tous les êtres vivants, des valeurs de mémoire qui nous situent dans le temps et l’espace ainsi que des valeurs d’avenir garantissant la pérennité de la biosphère, les trois institutions partagent une vision commune. Cette vision se traduit par la sensibilisation et la responsabilisation de leurs partenaires, de leurs employés et de leurs publics vis-à-vis de la diversité géologique, biologique et culturelle à travers la mise en œuvre de leurs missions de recherche et d’expertise en sciences naturelles et humaines, de constitution et de conservation de collections, d’enseignement et de partage des connaissances.
Les trois institutions mesurent également les menaces qui pèsent sur le devenir de cette diversité : la surpêche, le changement climatique, les activités agricoles intensives, mais aussi la qualité de l’air et de l’eau, les ressources naturelles face à la demande croissante de biens et services, l’exposition aux risques et nuisances, … Par conséquent, elles s’investissent d’une responsabilité morale et intellectuelle à l’égard des sociétés et s’engagent à promouvoir une culture de la nature, étayée par des connaissances scientifiques et une réflexion éthique, elle-même fondée sur le respect de tous les êtres vivants.
Au carrefour des sciences de la Terre et de la Vie, le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris se consacre quotidiennement – et depuis près de 400 ans – à la nature et à ses relations avec l’homme. Riche de son histoire, au cœur de l’actualité, le Muséum travaille aussi pour l’avenir à travers ses 12 sites, de multiples métiers et ses cinq missions (recherche, enrichissement et conservation des collections, enseignement, expertise et diffusion des connaissances) afin de connaître et préserver la nature.
Au-delà de l’information immédiate et des idées préconçues, les Musées de la civilisation jouent le rôle de décodeur. Ils analysent, examinent, différencient pour mieux révéler ce qui est essentiel. En tant qu’institutions de référence, et à travers leurs cinq composantes, ils continuent de progresser non seulement à travers leur propre travail, mais aussi à travers les découvertes, les expériences et les réalisations des autres institutions culturelles d’ici et d’ailleurs.
Espace pour la vie regroupe sur un même site le Jardin botanique, le Biodôme, l’Insectarium et le Planétarium Rio Tinto Alcan. Ces quatre institutions prestigieuses de la Ville de Montréal forment le plus important complexe en sciences de la nature au Canada. Ensemble, elles amorcent un mouvement audacieux, créatif et urbain, qui repense le lien entre l’humain et la nature, et cultive une nouvelle façon de vivre.