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Des toilettes et de l’eau potable : un luxe pour des milliards d’êtres humains

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Si vous vous inquiétez pour la sécheresse de cet hiver et de la très probable de l’été prochain, sachez que la dernière fois que l’ONU a organisé une conférence mondiale sur l’eau douce, c’était en… 1977. Bonne nouvelle, la prochaine conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 organisée à New York aura lieu le 22 mars prochain, journée mondiale de l’eau. Il y a urgence !

Entre-temps, de l’eau a coulé sous les ponts, il s’est passé quelques bricoles sur le plan écologique, et la situation de l’accès à l’eau et à l’assainissement – notamment du fait du changement climatique – s’est aggravée alors que les Objectifs de développement durable sont censés être atteints en 2030… Pourtant, en juillet 2010, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait une résolution dans laquelle elle déclarait que le droit à une eau potable, salubre et propre est un droit fondamental essentiel au plein exercice du droit à la vie.

Comme l’explique Oxfam France, « On oublie trop facilement que l’eau, vitale, n’est pas partout abondante et acquise. A travers le monde, accéder à ce bien de première nécessité est un défi quotidien pour des milliards de personnes vivant dans la pauvreté, qui doivent passer d’innombrables heures à faire la queue ou marcher des kilomètres pour atteindre la source la plus proche et subissent les effets d’une eau contaminée sur leur santé. »

Les chiffres sont implacables, gigantesques et révoltants : 2,1 milliards de personnes dans le monde boivent une eau non potable, soit 26 % de la population mondiale, et n’ont toujours pas accès à des services de distribution d’eau potable. 4,6 milliards, soit 46 %, ne disposent pas de services d’assainissement fiables d’après un  rapport commun de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’UNICEF en 2021. 3,6 milliards n’ont pas de toilettes et plus de 800 000 êtres humains meurent chaque année de diarrhée en raison de l’insalubrité de l’eau, et du manque d’infrastructures d’assainissement et d’hygiène.  
Aujourd’hui, 1,42 milliard de personnes – dont 450 millions d’enfants – vivent dans des zones où la vulnérabilité à l’eau est élevée ou extrêmement élevée. Moins de 3 % des ressources en eau de la planète sont constituées d’eau douce, et celle-ci se raréfie de plus en plus. Ces pénuries d’eau constituent un risque majeur pour la planète et entraîner un risque imminent d’une crise mondiale de l’eau. 

Comment faire pour répondre à cet enjeu majeur ?

Investir 150 milliards de dollars par an. C’est beaucoup ? Ça doit pourtant être faisable car l’humanité dépense chaque année 1500 milliards $ pour le tourisme ; 800 milliards $ dans la publicité (pour les voitures, les sodas, les burgers, les jeux d’argent, etc.) ; plus de 200 milliards $ dans les jeux vidéo ; 90 milliards $ pour nourrir ses chats et ses chiens domestiques ; 30 milliards $ pour se gaver de chips de pomme de terre ; 13 milliards pour le Métavers (super utile l’achat d’eau virtuelle pour éteindre les prochains feux en Californie), etc.

Des initiatives indépendantes existent aujourd’hui, comme l’incontournable Nano membraneles toilettes sans eau de la fondation Bill Gates : cette invention peut améliorer les conditions de vie et sanitaires de plus de 2,60 milliards d’êtres humains n’ayant pas accès à l’eau. L’installation de ces toilettes qui recyclent l’eau et produisent de l’énergie ne coûte pas plus de 5 centimes de dollars par jour et par utilisateur.

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Ou alors, le régime sans viande puisque, d’après une récente étude menée par HappyVore – acteur numéro 1 de la croissance des alternatives végétales à la viande en France en 2022 – en collaboration avec le cabinet Agrosolutions, si chaque Français remplace sa viande par 1 produit non carné une fois par semaine pendant 1 an, cela représente une économie de 39,2 millions de M3 d’eau. Ce volume d’eau est comparable à la consommation d’eau potable annuelle de 720 000 Français, soit l’équivalent d’1,4 fois la population de Lyon (1).

Des pénuries d’eau 

L’eau potable va devenir une ressource rare car les sécheresses vont se multiplier et les pollutions s’accentuer si nous ne prenons pas grand soin de cette ressource, tout en évitant les fuites et les gâchis. Car, à l’heure où la préservation de la ressource en eau constitue un enjeu majeur, 1 litre sur 5 d’eau potable est perdu dans les fuites du réseau. 

On le sait, l’eau viendra à manquer, et l’alerte monte encore d’un cran aujourd’hui avec la baisse des nappes phréatiques actuelle qui fait redouter jusqu’à un manque d’eau potable au printemps ou à l’été prochains, « avec le rappel selon lequel environ 45 % de la consommation d’eau en France (70 % dans le monde) va à l’agriculture, la question de la sécurité alimentaire elle-même finit par émerger ».

Du 22 au 24 mars 2023, gouvernements, organisations intergouvernementales, institutions financières internationales, ONG, scientifiques, entreprises vont se retrouver à New-York pour en débattre, même si cet événement historique ne fera l’objet ni de conclusions politiques, ni d’une déclaration négociée entre États car ce n’est pas une COP.
Le Partenariat français pour l’eau y représentera plus de 200 organisations publiques, privées et associatives françaises. Tandis qu’une campagne conjointe d’Action contre la Faim, du Secours Islamique France et de la Coalition Eau, intitulée SOS, des engagements, pas des abonnés absents, exhorte Emmanuel Macron à y participer.

On peut rappeler qu’en France métropolitaine, 400 000 personnes ne sont pas raccordées au réseau de distribution d’eau potable et d’assainissement. Quant à la situation dans les territoires d’Outre-mer, elle est alarmante. Autant dire que l’eau douce, on n’a pas fini d’en entendre parler, en espérant qu’on n’ait pas fini d’en boire.

Evénements organisés autour de la pénurie d’eau

En mars, vous pourrez vous abreuver d’une sélection d’événements et d’initiatives sélectionnés pour vous, susceptibles d’étancher votre soif de connaissance et d’engagement :

  • Réussir une transition écologique juste : cette étude du Labo de l’ESS fera l’objet d’une restitution à l’occasion d’un événement organisé le 14 mars à Paris.
  • Le Salon Permae du 17 au 20 mars à Paris, pour promouvoir la permaculture et le jardinage au naturel.
  • Tout un monde de greenwashing, une table ronde internationale organisée le 21 mars en visio par l’Académie des controverses et de la communication sensible.
  • Universités de l’Économie de Demain organisée le 21 mars à Marseille par Impact France.
  • Journée d’étude prospective sur l’engagement : événement organisé le 22 mars à Paris par la Fonda pour réfléchir au futur d’une société de l’engagement.
  • Time to change, le forum Climat, Énergies et Finance durable organisé les 28 et 29 mars à Deauville par GreenUnivers.
  • Les Rencontres Solidaires organisées le 31 mars à Paris par la Fondation Cognacq-Jay lors duquel il sera notamment question de décloisonner le soin et l’accompagnement.
  • 5e édition de Cycl’eau Bordeaux, les 22 et 23 mars au Palais 2 l’Atlantique : réunion des acteurs de l’eau – collectivités, industriels, professionnels des réseaux, de la distribution, de l’instrumentation et de toutes les solutions attachées à l’exploitation et à la préservation de la ressource. 

(1) Source consommation annuelle d’eau potable d’un Français : https://economie.eaufrance.fr/chiffres-cles/consommation-jour-naliere-deau-potable-parfrancais

Pour aller plus loin :

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patricia.fetnan@gmail.com
1 année

« L’eau fait du doux. Les bébés sont endormis, ils font des rêves. ». ecoleducerisier.wordpress.com ou école du cerisier, youtube, les apprenti.e.s POISSONS, Les poissons, les nageurs, les bateaux transforment l’eau. L’eau est douce et ne bouge que pour ce qui la touche. Le poisson avance comme un doigt dans un gant, le nageur danse lentement et la voile respire. Mais l’eau douce bouge pour ce qui la touche. Pour le poisson, pour le nageur, pour le bateau, qu’elle porte et qu’elle emporte. Paul Eluard

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