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Nuit debout

300 sommités se penchent sur l’avenir des sociétés humaines et le progrès social

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Nourrir un grand débat sur l’avenir des sociétés humaines et relancer une dynamique de progrès social ; vaste programme mais ô combien nécessaire ! Pour relever ce défi, 300 chercheurs en sciences sociales du monde entier, parmi lesquels plusieurs prix Nobel, se sont regroupés pour créer Le Panel International pour le Progrès Social. Un lieu de réflexions et de débats qui devrait aboutir dès le mois d’août à la publication d’un rapport destiné à éclairer les politiques sur les mutations des sociétés. Et ils en ont bien besoin.
 
Trois cents chercheurs de renommée internationale ont été sélectionnés par un comité présidé par le prix Nobel Amartya Sen . Ce comité est composé de Kenneth Arrow (prix Nobel, université Stanford, Etats-Unis), Anthony Atkinson (London School of Economics, Royaume-Uni), Manuel Castells (université de Californie à Los Angeles, Etats-Unis), Kemal Dervis (Brookings Institution, Etats-Unis), James Heckman (prix Nobel 2000, université de Chicago, Etats-Unis), Kumari Jayawardena (université de Colombo, Sri Lanka), Ira Katznelson (université de Columbia, Etats-Unis), Inge Kaul (Hertie School of Governance, Berlin, Allemagne), Edgar Morin (professeur émérite, CNRS, France), Sunita Narain (Centre for Science & Environment, New Delhi, Inde), Julian Nida-Rümelin (université de Munich, ancien ministre, Allemagne), Mustapha Nabli (ancien ministre et ancien gouverneur de la banque centrale, Tunisie), Michael Porter (Harvard Business School, Etats-Unis), Robert Reich (université de Berkeley, ancien ministre, Etats-Unis), Youba Sokona (vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, GIEC, Mali), Margot Wallström (ministre, Suède).
 
Leur mission est d’emblée affichée dans un manifeste publié par le journal Le Monde : « produire collectivement un rapport sur les initiatives que peuvent prendre institutions et acteurs politiques et sociaux pour l’épanouissement de sociétés meilleures et plus justes dans les décennies à venir ». Les initiateurs soulignent le caractère multidisciplinaire de leur panel. C’est pour eux un point fondamental. En effet, la spécialisation croissante des savoirs et de la diversification des perspectives culturelles dans un monde qui change très rapidement rendent impossible pour un chercheur individuel ou un petit groupe d’experts de synthétiser les connaissances accumulées. Produire une telle synthèse qui puisse être accessible aux acteurs politiques locaux, nationaux ou transnationaux oblige à intégrer la multidisciplinarité. Edgar Morin, qui fait partie de ce comité, a certainement su influencer dans le bon sens ses collègues sur cette question.
 
Cette initiative prend, dans notre monde contemporain sous tension, une dimension d’urgence. Les auteurs du manifeste en sont conscients : « Nous faisons face à une intensification rapide des crises économiques, sociales, politiques, environnementales, mais aussi culturelles et morales. Nous vivons dans un monde de plus en plus instable, imprévisible et donc anxiogène – anxiété qui menace la paix et la cohésion sociale. Cette anxiété est nourrie par l’absence de perspectives et d’opportunités pour de larges segments de la population, travailleurs peu qualifiés, jeunes sans emploi, migrants et réfugiés. La précarité, l’insécurité, réelle ou perçue, l’augmentation des inégalités structurelles qui génère à son tour une réduction forte de la mobilité sociale intergénérationnelle touchent aujourd’hui une large majorité de la population mondiale. »
 
Ces défis sont immenses ; or les politiques sont désarmés face à ces enjeux. Le comité du Panel International pour le Progrès Social prononce un jugement sans appel : « Les partis politiques traditionnels n’offrent aucune perspective réellement attractive et se concentrent sur la gestion des contraintes financières du moment, cachant leur impuissance dans un discours focalisé sur des questions morales ou sociales secondaires. Les errances et les dysfonctionnements dans la conduite des politiques publiques nationales sont aggravés par la difficulté à coopérer au sein d’instances internationales (par exemple, l’Organisation mondiale du commerce ou l’Union européenne). Le résultat le plus dramatique de ces impuissances cumulées est le retour ou l’émergence d’alternatives autoritaristes ou populistes ».
 
La cause de cette impuissance se trouve dans l’absence de vision à long-terme. Cette lacune n’est pas propre aux seuls politiques. Pour les initiateurs de ce panel, les mouvements qui se sont manifestés dans les pays développés (Occupy, Indignados, Nuit debout) comme ceux qui renversent des dictatures (Printemps arabes) peinent eux aussi à trouver des idées porteuses et à former des structures organisées autour de programmes bien charpentés.  Il manque les outils permettant de comprendre l’évolution des économies et des sociétés, mais aussi « les obstacles entravant l’identification et/ou la mise en œuvre de solutions durables aux menaces qui pèsent sur le bien commun, les possibilités de transformation et les risques associés ».
 
Ce que veulent les scientifiques regroupés dans ce projet, c’est faire émerger une dynamique en montrant aux différents acteurs toutes les opportunités et possibilités permettant de vaincre obstacles et résistances. Pour mener à bien cette mission, un calendrier a été défini : en août prochain, livraison d’une première version du rapport. Puis jusqu’à la fin de 2016, une série de réunions publiques, tables rondes et groupes de travail pour commenter et faire évoluer le document. Le rapport final devrait être rendu public à Lisbonne en janvier 2017. Les candidats aux élections présidentielles françaises devraient immanquablement s’en inspirer.
 
 

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