Comment la vie a-t-elle émergé sur Terre ? Est-elle apparue ailleurs dans l’Univers ? Afin de répondre à ces questions millénaires, le nouveau programme de recherche (PEPR) « Origins » sera lancé le 18 septembre prochain. Porté par le CNRS et financé à hauteur de 45,5 millions d’euros sur sept ans par France 2030, il est centré sur le développement de technologies innovantes et de nouveaux instruments.
L’une des originalités de ce programme est de mobiliser huit des dix domaines scientifiques du CNRS, parmi lesquels les sciences humaines et sociales. Comprendre l’origine de la vie, découvrir et caractériser d’autres Terres sont des objectifs scientifiques fondamentaux en plein essor sur la scène internationale. Or, l’aboutissement de cette quête des origines est profondément dépendant des avancées technologiques initiées par le monde de la recherche.
Dans ce contexte, le programme « Origins » piloté par le CNRS se focalisera sur la levée de verrous technologiques précisément identifiés pour permettre des avancées décisives dans le domaine suivant cinq axes de recherche.
Financé à hauteur de 45,5 millions d’euros sur sept ans par France 2030, « Origins » ambitionne de développer 17 instruments en réponse à différents enjeux de la communauté scientifique : la caractérisation de la nature des exoplanètes, l’analyse d’échantillons de corps du Système solaire, l’étude de la dynamique interne de la Terre et son lien avec l’habitabilité de notre planète, l’exploration de la transition entre la chimie organique et le vivant, l’exploitation des nouvelles opportunités en informatique pour les simulations numériques, l’analyse de données et le pilotage automatique en temps réel des instruments.
Les prototypes et les connaissances développés dans le cadre du programme « Origins » auront vocation à alimenter l’innovation avec des percées technologiques, des partenariats industriels, des créations de startups et la formation de docteurs et ingénieurs qui nourriront l’industrie deep/high-tech française dans les domaines industriels, de la santé et de l’environnement.
Grâce à ces nouvelles capacités, la France aurait un avantage stratégique déterminant dans plusieurs secteurs scientifiques et technologiques. À l’instar des développements liés à l’exploration spatiale, les travaux menés dans le cadre du PEPR pourraient un jour avoir de multiples impacts sur notre vie quotidienne.
Ce programme sera très interdisciplinaire car le développement d’instruments fait appel à des expertises en physique, chimie, électronique ou encore en mathématiques. Afin de rassembler toutes les compétences nécessaires à l’échelle nationale, le CNRS coordonnera des équipes de recherche dans huit des dix domaines scientifiques de l’organisme, ainsi que les scientifiques des 33 établissements qui participeront au programme, représentant ainsi l’ensemble de la communauté nationale. France 2030 : un programme à la recherche des origines de la vie.
Une des originalités du PEPR est d’inclure un volet de recherches en sciences humaines et sociales. Par exemple, des enquêtes réalisées en anthropologie de la vie et en histoire des sciences aideront à replacer la construction des savoirs scientifiques dans leurs contextes historiques et sociotechniques, alors que les sciences de la communication scruteront les discours, les images et les imaginaires associés à l’exobiologie, au retour d’échantillons extraterrestres et à l’habitabilité.
L’Etat consacre 3 milliards d’euros de France 2030 pour la recherche à travers des programmes de recherche ambitieux (les PEPR), portés par les institutions de recherche pour consolider le leadership français dans des domaines clés ; liés ou susceptibles d’être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.
Pour en savoir plus :
- Interview de Alessandro Morbidelli, co-coordinateur du programme