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Welcome ! Migration et hospitalité

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Pour sa quatrième édition, le festival WELCOME ! programmation artistique pluridisciplinaire, fait la part belle à la danse et à la musique au Musée de l’Histoire de l’immigration, du 4 au 16 décembre 2020.

Nourris de leur histoire personnelle ou de récits collectés, les chorégraphes Wandjiru Kamuyu, Smaïl Kanouté, Rochdi Belgasmi, Fouad Boussouf et le musicien Merlot interrogent les questions universelles de l’Autre et de l’exil et font résonner mémoires intime et collective.
En contrepoint des artistes de la scène, les élèves de l’Ecole de Condé, école supérieure d’arts appliqués, proposent un ensemble d’installations évoquant le poids des préjugés lors du passage des frontières.

Au programme, sept rendez-vous à ne pas manquer :

  • An Immigrant’s Story, création chorégraphique où Wanjiru Kamuyu aborde la question intemporelle et terriblement actuelle de l’Autre : Wanjiru Kamuyu engage une réflexion sur les notions de déplacement et d’altérité. Elle a vécu en Afrique, en Amérique du Nord et en Europe. Où se sent-elle « chez elle » (« home »), partout ou nulle part ? Cosmopolite, est-elle une immigrée quand elle s’installe dans un pays ? Migrant de la danse classique, qu’elle a étudiée pendant son enfance au Kenya, à la danse contemporaine, découverte lorsque ses parents ont émigré aux États-Unis, en passant par le butô ou encore l’esthétique des danses de la diaspora et du continent africains, son propre corps est en constant déplacement. Ces questionnements se sont imposés à elle à partir de sa participation à un projet collaboratif en 2017 avec des réfugié.es du Proche Orient et d’Afrique.
    Porté par l’incroyable présence scénique de Kamuyu, An Immigrant’s Story interroge l’idée d’accueil et d’adaptation à un nouvel environnement. Plus généralement, elle apporte un regard critique et amusé sur les notions de centre et de périphérie telles qu’on les entend dans les discours courants.
  • Entre danse et art numérique, Smaïl Kanouté raconte avec Les Actes du désert, le voyage initiatique d’un jeune danseur à la recherche de ses origines dans le désert du Mali :
    « Paris. Je reçois une cassette audio sur laquelle un vieil homme-mémoire du village de mes parents égrène chaque nom de ma lignée familiale. Un adage malien dit que la poussière retient la mémoire des ancêtres. Me voici parti dans le désert, en quête de réconciliation avec mes origines…
    Périphérie de Tombouctou. Je suis seul, du sable à perte vue, au coucher du soleil. Le sable file entre mes doigts et me relie à Eux. Je danse les êtres perdus. Tout au long du périple, je traverse différents états qui vont me façonner et où je sens s’entremêler tant d’histoires. Je rends hommage à mon père, à ces migrants qui décident de quitter leur pays pour trouver un avenir meilleur. Au pays Dogon, on dit que chaque personne vivante ou décédée possède une étoile dans le ciel. Si la voix du vieil homme m’a révélé mon arbre ; à mon tour, sur le sol, je dessine cette constellation familiale. Comme un rite qui s’impose à moi, je dispose en cercle les éléments qui vont révéler chaque étape de mon parcours initiatique. »
    Smaïl Kanouté
  • Ouled Jellaba, le solo de Rochdi Belgasmi qui ressuscite le Tunis populaire et festif des années 1920, ses chanteurs de cabaret, saltimbanques et danseurs travestis : Au début du XXe siècle, en Tunisie, les femmes n’ayant pas le droit de danser en public, les hommes s’emparaient des codes et des gestuelles féminins. Ouled Jellaba met en lumière la question du genre et celle de la sexualité, les enjeux et les apories de cette pratique de la danse tunisienne.
    Il s’agit pour le chorégraphe d’appréhender les évolutions de son pays, à travers l’évolution des corps et des expressions tout en interrogeant un héritage symbolique. Quelle est la place de la gestuelle d’Ouled Jellaba dans une culture populaire qui encensait et rejetait à la fois ces figures transgressives ? Rochdi Belgasmi réouvre une mémoire chorégraphique marginalisée et progressivement tombée dans l’oubli, avec le désir d’interroger et d’éclairer le présent.
    À travers cet étonnant personnage de danseur, jongleur, chanteur, il questionne l’évolution de la Tunisie et interroge les tabous liés au genre dans la danse et la société tunisienne contemporaine.
  • Oüm, une création 2020 de la compagnie Massala pour six danseurs et deux musiciens, où Fouad Boussouf travaille au corps la question des racines et de l’identité. Une première à Paris :
    « Des années 1920 aux années 1960, entre Beyrouth et Le Caire, de grandes divas se relayaient sur les ondes radios comme étendards de la chanson arabe au féminin. Oum Kalthoum, en particulier, fait partie du paysage sonore de mon enfance. Une musique toujours présente, de basse intensité, que j’entendais partout, de jour comme de nuit, à chaque coin de rue, dans chaque voiture – et notamment celle de mon père. C’est ce qu’il me reste de plus fort comme souvenirs musicaux de ces années au Maroc. » Fouad Boussouf
    Avec Oüm, Fouad Boussouf travaille au corps la question des racines et de l’identité. Il retourne vers son passé et convoque les souvenirs de son enfance qui l’ont accompagné lors de son arrivée en France. En s’intéressant plus tard au sens des textes de ces chansons, il découvre les Quatrains d’Omar Khayyam, poète persan du 11e siècle. Véritable ode au présent, ce poème puise sa force dans le rapport au plaisir, à l’exaltation et à l‘amour. Ces sentiments et états s’imposent alors comme la source de cette nouvelle création. Sur le plateau, et notamment grâce à la musique live, les corps des interprètes donnent vie à une transe intemporelle où chant, poésie, danse et musique s’unissent dans une énergie collective.
  • Nouveaux voisins, un docu concert réalisé par Merlot à l’occasion d’un atelier autour de la chanson dans un centre d’accueil pour migrants d’Ivry-sur-Seine  : Une rencontre les yeux dans les yeux et presque sans mots où les émotions et la musique créent un lien.
    À l’occasion d’un atelier autour de la chanson dans un centre d’accueil pour migrants d’Ivry-sur-Seine, Merlot, artiste musicien, en collecteur et glaneur d’images et de sons, s’installe finalement un peu plus longtemps que prévu.
    Au fil des rencontres et des liens tissés, il entame une série de portraits chantés à cappella par les habitants du camp filmé avec son smartphone. Des visages adultes ou enfants, des mélodies afghanes, tchadiennes, irakiennes, roumaines, tibétaines qui racontent un pays, des origines, un bout d’histoire de chaque individu, des émotions. Et la musique qui rompt la barrière de la langue, de la culture, de l’isolement. C’est ainsi que nait l’idée de ce spectacle.
    Merlot réalise alors une série de vingt portraits chantés de migrants qu’il met en musique. Il pose un regard humain et joyeux sur nos « nouveaux voisins« . Le docu-concert qui en résulte restitue une rencontre les yeux dans les yeux, presque sans mots, où seules les émotions et la musique créent le lien, où chaque visage raconte un pays, un exode, un sentiment.
  • Une exposition réalisée par les élèves de l’École de Condé : Les élèves de cette école de référence pour le design, l’illustration, la photographie et le cinéma d’animation, réalisent à l’occasion du Festival WELCOME ! des installations contemporaines sur le poids des préjugés lors du passage des frontières. Les artistes sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à se saisir de questions sociétales et de problématiques migratoires dans leurs créations. Comment l’apport historique peut-il alors nourrir la démarche plastique ?
    Prenant appui sur l’étude de récits de passage aux frontières, soixante étudiants de l’École de Condé se sont lancés dans un vaste projet de déconstruction des représentations et des préjugés qui entourent les migrations.
    Pilotés par l’historien Yvan Gastaut et accompagnés par les partenaires du Musée national de l’histoire de l’immigration, ils vous proposent de faire l’expérience de ces discriminations lors du passage des frontières au grès d’un parcours mêlant dispositifs plastiques et audiovisuels.
  • Une rencontre conférence « Diasporas africaines. Vers une solidarité renforcée dans un monde aux multiples défis ? » : La méconnaissance de la vitalité des liens diasporiques a tôt fait de cantonner les immigrés africains et leurs descendants en France dans une altérité perpétuelle au sein d’une société française qui n’en finit pas de les intégrer.
    Allant à l’encontre des préjugés qui les visent, les diasporas africaines se sont mobilisées durant la crise sanitaire, dans plusieurs territoires, aux côtés de leurs membres en première ligne de la pandémie. Les diasporas apparaissent aujourd’hui plus largement comme des leviers pour relever les défis contemporains d’un monde en crise généralisée, en pensant ensemble le développement économique et culturel, et la lutte contre le réchauffement climatique. Les diasporas africaines seraient-elles une clé de la réinvention du développement mondial ?
    En partenariat avec l’AFD.

Programme complet

Festival Welcome ! du 4 au 16 décembre au Musée national de l’Histoire de l’immigration – Palais de la Porte Dorée ,  293, avenue Daumesnil – 75012 Paris

Photo d’en-tête : Smaïl Kanouté « Les actes du désert »

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