Jean de La Fontaine est né à Château-Thierry (Aisne) il y a 400 ans. Pour fêter cet anniversaire, le Président de la République a rappelé son ambition de mettre la lecture au cœur de la vie de tous les Français, en la déclarant « Grande cause nationale » car « les jeunes ne lisent pas assez ».
La lecture est l’une des « bases de la citoyenneté » car elle permet de « développer la capacité d’émancipation, de se relier aux autres et de créer une communauté nationale à travers des valeurs communes« , explique l’Élysée.
C’est le Centre national du livre (CNL) qui sera chargé de sa coordination, sous l’égide des ministères de la Culture et de l’Éducation, avec notamment l’opération Partir en Livre, qui se tiendra du 30 juin au 25 juillet 2021 avec un objectif : « redonner le désir de lire ».
« Lire doit être remis au cœur de l’engagement de toute la Nation. » a déclaré le chef de l’Etat, en considérant que « la bataille pour pouvoir savoir lire, écrire, mais aussi savoir compter, se comporter, est essentielle ».
« En lançant aujourd’hui cette grande cause nationale qu’est la lecture, ce que nous voulons faire, c’est véritablement mobiliser les enseignants, toutes les associations qui se battent sur ce sujet, nos bibliothécaires, nos libraires, nos éditeurs, nos écrivains, nos acteurs, nos diseurs, parce que lire et en particulier à voix haute, doit être remis au cœur de l’engagement de toute la Nation »,
En promettant « toute une série d’initiatives » pour « la découverte de la beauté littéraire », Emmanuel Macron a fait valoir que « lire à voix haute, c’est faire cette rencontre amoureuse avec la langue française ; c’est découvrir des idées, des histoires, mais aussi découvrir que quelqu’un peut nommer ce que je ressens, le partager avec moi ».
Les Français et la lecture
Aujourd’hui, 20 % des élèves maîtrisent mal les savoirs fondamentaux à la sortie de l’école primaire. C’est la source d’une grande partie des inégalités que nous connaissons dans notre pays. Or, toutes les enquêtes le montrent : la lecture est la clé de la réussite. Une enquête PISA indique par exemple que 30 minutes de lecture quotidienne permettent des progrès significatifs en français.
Malgré un taux de lecteurs encore important (81%), les Français sont spontanément moins nombreux à se percevoir lecteurs de livres, d’après la dernière étude Ipsos 2021 pour le CNL.
Cette baisse est surtout visible chez les 15-34 ans, et presque autant chez les femmes que les hommes. Les femmes et les 65 ans et + sont toujours ceux qui se perçoivent plus lecteurs que les autres. Après précision des genres littéraires, cette baisse se confirme, à la fois sur le taux de lecteurs et sur la diversité des genres lus par les Français.
Cette baisse du lectorat concerne près de la moitié des genres littéraires, surtout les livres pratiques, les albums de BD, les beaux livres ou les livres pour enfants. Seuls les livres de reportages d’actualité sont à la hausse. Malgré cette baisse de leur lectorat, les romans et les livres pratiques se maintiennent en tête des grandes catégories de livres lus par les Français.
En revanche, les BD-Mangas sont détrônés du podium par les livres sur l’histoire, restés stables.
De nombreux Français restent par ailleurs éloignés de la lecture parce que les livres ne font pas partie de leur environnement socio-culturel, qu’ils subissent le barrage de la langue ou parce qu’ils se trouvent « empêchés ».
Redonner le désir de lire
Le Centre national du livre (CNL), établissement public du ministère de la Culture dont la mission est de soutenir l’ensemble de la chaîne du livre et de représenter tous les acteurs de la filière, met en place dès cet été, du 30 juin au 25 juillet, « Partir en Livre », la grande fête du livre pour la jeunesse qui sera un des premiers temps forts de cette grande année au service de la lecture.
Dès aujourd’hui, le CNL va travailler en coordination avec les ministères de la Culture et de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports pour accompagner toutes les initiatives qui redonneront le désir de lire à tous nos concitoyens, en particulier les jeunes. Beaucoup de projets remarquables qui existent déjà et qui sont portés par de nombreuses structures (associations, collectivités, professionnels du livre, etc..) méritent d’être renforcés, d’autres sont à accompagner pour les faire éclore.
Qu’est-ce que le label « Grande cause nationale » ?
Initié en 1977, le label gouvernemental « grande cause nationale » est attribué chaque année à une campagne d’intérêt public autour d’un thème avec, à la clé, des initiatives médiatiques et des levées de fonds. Pour faire son choix, le gouvernement lance un « appel d’offres » destiné aux associations qui se portent candidates auprès de la Direction des médias, un service dépendant de Matignon. Lorsqu’elles défendent une cause commune, plusieurs d’entre elles peuvent se regrouper derrière la candidature d’un collectif. Après l’avis d’une commission interministérielle (Justice, Intérieur, Emploi, Éducation…), le Premier ministre tranche en faveur d’un projet en lui octroyant le label.
Ce label « Grande cause nationale » permet ensuite aux organismes retenus de donner de la visibilité à leur cause grâce à l’obtention de diffusions gratuites de messages sur les radios et télévisions publiques. Chaque média est en effet tenu de relayer au moins 12 messages dans l’année autour de cette campagne. Aucune subvention de l’État n’est toutefois attribuée.
Pour mémoire, rappelons que l’illettrisme, fût la « Grande cause nationale » de l’année 2013…
Pour aller plus loin :
- Etude « Les Français et la lecture » du CNL par l’Ipsos
-
« Je lis… moi non plus » : la nouvelle série du CNL consacrée à la lecture