C’est un petit village, avec ses maisons, ses centres d’activités collectives, ses usines, ses habitants et ses touristes. Certes le paysage alentour est un peu désertique mais les ciels sont magnifiques, avec des couchers de Terre d’un romantisme débridé. Nous sommes sur la Lune, en 2030. De là nous pourrons partir vers d’autres horizons galactiques, nous pourrons faire de la science. Ce rêve est celui de Jan Wörner, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Ce projet de village lunaire, Jan Wörner le défend farouchement depuis plus d’un an, dès sa prise de fonction à l’ESA. Ses arguments sont simples : la station spatiale internationale (ISS) terminera sa vie vers 2028. Une installation permanente sur la Lune serait une excellente solution de remplacement. Le village accueillerait des astronautes de tous les pays membres du projet. On pourrait y installer différentes activités : des compagnies minières pour extraire des ressources du sol lunaire, des compagnies de robotiques, de fabrication 3D, des laboratoires, etc. On pourrait même y produire du combustible, à base d’oxygène et d’hydrogène, nécessaire pour le départ vers des planètes lointaines. La Lune, station-service de l’espace ? Mais aussi base arrière pour la conquête de Mars.
Le village lunaire sera construit sur place. Il est en effet impensable d’apporter tous les matériaux depuis notre bonne vieille Terre. L’idée serait de construire les structures en impression 3D en utilisant du régolithe, la poussière lunaire agglomérée avec de l’oxyde de magnésium. L’équipe d’architectes du cabinet Foster + Partners associé à un consortium international y travaille déjà depuis 2013. Ils ont déjà conçu une coque en forme de dôme dont la structure, légère et résistante, est composée de cellules imitant les ailes des oiseaux. L’imprimante 3D sera capable de construire un bâtiment du village lunaire en moins d’une semaine.
Mais faire de la Lune un projet de villégiature, est-ce vraiment encore une idée dans l’air du temps ? Certains, au sein même de l’ESA, en doutent. Nombreux sont ceux qui déclarent mezza voce qu’il s’agit du projet un peu personnel du Directeur général. Et de là à mettre d’accord tous les membres de l’agence européenne, il y a du travail.
Si la Lune n’excite pas outre mesure les scientifiques de l’espace c’est parce que l’horizon martien semble porteur de plus nombreuses promesses.
Mars ! on va s’y ruer bientôt. Ce sera le dernier endroit à la mode. La Nasa veut y aller, mais le milliardaire Elon Musk compte bien lui griller la politesse. Il annonce urbi et orbi être en mesure de s’installer sur la planète rouge avant 2030.
Dans cette course à l’espace, tous les projets peuvent être combinés. C’est ce sur quoi comptent les partisans du projet Village lunaire. En effet, l’idée d’une étape sur la Lune avant de partir pour les grands voyages lointains est étudiée par tous les protagonistes avec attention. Et notamment par les financiers des projets qui y voient un intérêt économique : en faisant escale sur la Lune pour se ravitailler en carburant et profiter de sa faible force gravitationnelle, on économise beaucoup de poids au lancement, et donc quelques dizaines voire centaines de millions de dollars. Et puis le détour vaut quand même le coup d’œil…
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