17 août 2017 12 h 41 GMT : Alerte !
La collision finale a été extrêmement brillante, émettant une « boule de feu » intense de rayons gamma. Vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Le grand point lumineux au centre est la galaxie NGC 4993. Juste au-dessus et à gauche, vous pouvez voir GW170817 virer du bleu intense au rouge.
Course contre la montre
Les étoiles à neutrons sont des vestiges d’étoiles massives. Une étoile géante meurt en explosant, donnant ainsi naissance à une supernova. Ce phénomène extrêmement lumineux ne dure que quelques jours à quelques semaines : une fois l’explosion terminée, il ne reste plus qu’un cœur très dense composé presque uniquement de neutrons – une étoile à neutrons. Celle-ci a la taille d’une ville comme Londres, mais une petite cuillère de sa matière pèse environ un milliard de tonnes, soit l’équivalent de 100 000 Tour Eiffel. Les étoiles à neutrons sont les étoiles les plus petites et les plus denses connues à ce jour. Tout comme les étoiles ordinaires dont elles sont issues, certaines évoluent en couple. Elles orbitent alors l’une autour de l’autre et se rapprochent lentement en perdant de l’énergie sous forme d’ondes gravitationnelles – un phénomène qui finit par s’accélérer jusqu’à la fusion. Si ce scénario était prédit par les modèles, c’est la première fois qu’il est confirmé par l’observation.
Des « usines » à métaux
Moisson scientifique
Et l’aventure n’est pas terminée : « nous avons suffisamment de données pour travailler un bon moment ! », s’enthousiasme Benoît Mours. Alain Brillet, le scientifique français qui a mis au point l’interféromètre gravitationnel Virgo renchérit au Journal du CNRS : « Ces résultats, qui signent l’acte de naissance de l’astronomie multi-signaux, sont la preuve que nous n’avons pas travaillé pour rien. Et ils offrent cent ans de travail à nos successeurs ! » Une prouesse qui autorise les scientifiques du monde entier à faire la fête, une grande fête !