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Les religions s’invitent de plus en plus à l’école, selon une nouvelle étude Ifop

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« Pour répondre à ce phénomène, encore faut-il bien le mesurer et bien l’évaluer à l’échelle nationale » déclarait Pap Ndiaye à propos des entorses à la laïcité à l’Ecole mesurées chaque mois par son Ministère. A l’occasion de la journée nationale de la laïcité ce 9 décembre, l’Ifop publie donc pour la revue mensuelle Ecran de Veille une grande enquête visant à évaluer l’ampleur et l’évolution de ces atteintes au principe de neutralité religieuse dans l’espace scolaire. Enquête qui tend à montrer une recrudescence des entorses au principe de neutralité religieuse dans les espaces scolaires.

Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 enseignants du primaire et du secondaire, cette étude montre que la loi interdisant les signes religieux à l’Ecole (2004) n’empêche pas une montée des manifestations identitaro-religieuses aussi bien en classe que durant d’autres moments de la vie scolaire (ex : cantine, sorties scolaires…). Permettant de mesurer des problèmes qui ne sont pas signalés à l’administration, cette étude tend ainsi à montrer que les signalements recensés par les équipes du Ministère (ex : VALEREP) ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une poussée du religieux beaucoup plus large : la « stratégie d’entrisme salafo-freriste » signalée par le CIPDR (L’Express, 23 août 2022) au mois d’août semblant porter ses fruits si l’on en juge par une hausse des revendications vestimentaires (ex : abayas) qui n’affecte que les zones d’éducation prioritaire.

Les chiffres clés de l’étude

1 – Signe d’une anxiété croissante autour des questions de laïcité, les pratiques d’évitement se multiplient dans le corps enseignant si l’on en juge par la hausse du nombre de professeurs du public s’étant déjà autocensurés pour éviter des incidents sur ces sujets : 56%, contre 36% avant l’assassinat de Samuel Paty (2018).

2 – Cette montée de l’appréhension va de pair avec une recrudescence des contestations d’enseignements pour des motifs religieux. Dans le public, 60% des professeurs y ont été confrontés au moins une fois au cours de leur carrière, dont la moitié au cours des 15 derniers mois (31% en ont constaté depuis septembre 2021).

3 – Il est vrai que la proportion d’enseignants ayant observé des contestations pour des motifs religieux est en hausse par rapport à décembre 2020, notamment dans les enseignements relatifs aux relations de genre comme les cours consacrés à la mixité filles-garçons (33% ; +9 points) ou à la lutte contre les stéréotypes de genre (33% ; +7 points).

4 – Quant aux atteintes à la laïcité en dehors des cours (ex : alimentation…), elles ne sont ni un phénomène isolé – 71% des enseignants du public en a déjà observées depuis 2004 –, ni un phénomène « daté » : près de la moitié des enseignants du public (47%) y a été confrontée au moins une fois au cours des quinze derniers mois.

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5 – Ces atteintes à laïcité sont particulièrement répandues dans les lycées publics. C’est notamment le rejet de contacts visuels ou physiques entre les sexes qui est la forme de contestation la plus visible : 46% des professeurs rapportent ainsi y avoir constaté l’absence de jeunes filles à des cours de natation ou d’EPS pour des motifs religieux.

6 – L’essentiel des autres atteintes à la laïcité qu’ils rapportent est constituée de tentatives d’imposer des tenues vestimentaires religieuses, donnant à penser que la loi de 2004 ne serait pas respectée partout. Un enseignant du public sur trois a ainsi déjà vu des élèves ne les enlever qu’avant d’entrer en salle de cours (35%).

7 – La tendance au « chantage à la photo » des jeunes filles s’étant dévoilées au sein d’une enceinte scolaire, est loin d’être aussi « marginale » que le supposait le CIPDR (L’Express, 23 août 2022). Observée par 14% du corps enseignant, cette pratique a en effet déjà été constatée par près d’un professeur sur trois (32%) en REP.

8 – Confirmant de précédentes études (CNAL 2018, FJJ 2020), cette étude montre aussi que c’est dans les zones d’éducation prioritaire que les atteintes au principe de laïcité sont les plus massives. Un enseignant sur trois rapporte par exemple y avoir déjà vu des élèves faisant leur prière (31%) dans l’enceinte de leur établissement.

9 – Tenue traditionnelle arabe conforme aux préceptes islamiques de pudeur imposés aux femmes, l’abaya est un vêtement qui, comme le qamis, semble s’être largement propagé dans l’espace scolaire : 27% du corps enseignant y a déjà été confronté (dont 16% ces quinze derniers mois) et jusqu’à 49% dans les lycées publics.

10 – Nombre d’incidents semblent gérés localement et ne font pas l’objet de signalements si l’on en juge par le nombre élevé (48%) d’enseignants qui admettent que la dernière fois qu’ils y ont été confrontés, ils n’ont pas fait remonter à l’administration le cas d’élèves qui portaient dans leur établissement des couvre-chefs religieux.

11 – Enfin, deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, les trois-quarts des enseignants (77%) estiment que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas tiré les enseignements de ce drame et notamment « de la manière qu’à l’institution de gérer ces faits ».

Une exposition croissante aux atteintes à la laïcité

1 – Plus de la moitié des enseignants se sont déjà autocensurés pour éviter de possibles incidents sur les questions de religion
Symptomatique d’une anxiété croissante autour des questions de laïcité à l’Ecole, les pratiques d’évitement se multiplient dans le corps enseignant si l’on en juge par l’explosion du nombre de professeurs du public admettant s’être déjà autocensurés pour éviter des incidents sur les questions de religion : 56%, contre 36% avant l’assassinat de Samuel Paty (Etude Ifop-CNAL 2018). Et si la moitié de « la France des profs » a peur au point d’éviter certains sujets (52% en moyenne, contre 43% fin 2020), cette montée de leur appréhension se fait particulièrement ressentir en zone d’éducation prioritaire (65%, +18 points depuis 2020), chez les jeunes professeurs (60% chez les moins de 30 ans) et dans les rangs de ceux enseignant l’histoire-géographie (64%).

2 – Dans le public, le nombre d’enseignants confrontés à des contestations d’enseignements a augmenté fortement depuis 2020
 Cette montée de l’appréhension va de pair avec une recrudescence des contestations d’enseignements pour des motifs religieux au point que ces derniers constituent désormais des faits observés par la majorité des enseignants.

Au total, 60% des professeurs du secteur public y ont été confrontés au moins une fois au cours de leur carrière, sachant que pour la plupart, cela est arrivé au cours des 15 derniers mois : trois enseignants du public sur dix (31%) – et jusqu’à 37% dans le secondaire – ont été confrontés à des contestations d’enseignements au nom de la religion depuis septembre 2021. Il faut dire que dans le public, la proportion d’enseignants ayant observé des formes de contestations pour des motifs religieux est en hausse dans tous les domaines, et notamment dans les enseignements relatifs :

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–          Aux relations de genre, que ce soit en matière de mixité filles-garçons (33% ; +9 points) ou de cours dédiés à la lutte contre les stéréotypes de genre (33% ; +7 points) ;

–          A la transmission de la culture civique tels que les cours d’enseignement moral et civique (32% ; +6 points) ou les séquences abordant la laïcité (33% ; +6 points) ;

–          A l’histoire humaine ou naturelle comme durant des cours d’histoire-géographie (32% ; +8 points) ou dédiés aux sciences de la vie et de la Terre (29% ; +5 points).

Les tensions de nature religieuse semblent moins fortes dans les autres domaines d’enseignements même si on observe une explosion de la contestation en matière culturelle : la proportion d’enseignants ayant observé des formes de contestations d’enseignements d’éducation artistique/musicale a quasiment doublé entre 2020 (12%) et 2022 (20%).

Les établissements en zone d’éducation prioritaire nettement plus exposés que la moyenne
 A noter que comme on pouvait déjà le voir dans de précédentes enquêtes (IFOP-CNAL 2018, IFOP-FJJ 2020), les professeurs exerçant en zone d’éducation prioritaire (REP/REP+) apparaissent deux à trois fois plus exposés que les autres à ces contestations pour des motifs religieux.
Ils sont par exemple deux fois plus nombreux à avoir été confrontés à des contestations de cours portant sur la mixité filles-garçons (51%, contre 25% hors REP) ou la lutte contre les stéréotypes de genre (52%, contre 26%). De même, ils y sont deux fois plus exposés à des contestations de cours portant sur la laïcité (51%, contre 25% hors REP) ou des cours d’EMC (50%, contre 25% hors REP).

3 – Depuis septembre 2021, près d’un enseignant du public sur deux a été confronté à au moins une atteinte à la laïcité durant la vie scolaire
Au regard des résultats de cette enquête, les atteintes à la laïcité en dehors des cours (ex : vêtements, alimentation, mixité…) sont loin d’être un phénomène isolé. Au contraire, près des trois quarts des enseignants du public (71%) rapportent en avoir déjà observé au moins une dans l’enceinte de leur établissement depuis l’application de la loi de 2004.

Mais c’est aussi loin d’être un phénomène daté dans la mesure où près de la moitié des enseignants du public (47%) y a été confronté au moins une fois au cours des quinze derniers mois (septembre 2021-novembre 2022), leur proportion étant même nettement majoritaire dans les banlieues populaires (54%) et les lycées (55%).

Des atteintes à laïcité particulièrement répandues dans les lycées publics

Dans les lycées publics, c’est l’opposition aux formes de contacts visuels ou physiques entre les sexes qui est la forme de contestation la plus visible : près de la moitié des professeurs rapporte ainsi y avoir constaté l’absence de jeunes filles à des cours de natation (46%) ou d’EPS (46%) pour des motifs religieux et un sur quatre (25%) un refus de donner la main (ex : sport, sorties scolaires…) au nom de convictions religieuses.

Les tentatives d’imposer certaines injonctions alimentaires constituent un autre phénomène important si l’on en juge par la proportion d’enseignants en lycée public (45%) confrontés à des demandes de menus confessionnels. Plus d’un sur cinq (22%) rapportent aussi des formes de « séparatisme alimentaire » avec l’organisation à la cantine de tables en fonction de la religion des élèves.

L’essentiel des autres atteintes à la laïcité qu’ils rapportent est constituée de tentatives d’imposer des tenues vestimentaires religieuses, donnant à penser que la loi de 2004 ne serait pas respectée partout. Plus d’un enseignant du public sur trois a ainsi déjà vu des élèves refuser d’ôter leur vêtement à caractère religieux (36%) ou bien ne les enlever qu’avant d’entrer en salle de cours (35%).

Enfin, ils observent des formes de pressions ou replis communautaristes divers et variés tels que le fait de faire chanter des jeunes filles s’étant dévoilées dans l’enceinte de l’établissement (22%), d’encourager les autres à porter des vêtements marquant une appartenance religieuse (30%) ou encore de l’instauration de vestiaires ou de WC séparés en fonction de leur religion (21%).

Confirmant les enquêtes précédentes menées par l’Ifop sur le sujet (CNAL 2018, FJJ 2020), cette étude montre aussi que c’est dans les zones d’éducation prioritaire que les atteintes au principe de laïcité sont les plus massives. Ainsi, 80% des enseignants en REP/REP+ ont été confrontés à au moins une atteinte depuis 2004 et près des deux tiers (63%) l’ont été depuis la rentrée de 2021.

Environ un enseignant REP sur trois rapporte y avoir déjà constaté des élèves faisant leur prière (31%) dans l’enceinte de leur établissement, organisant des tablées en fonction de la religion (34%) ou faisant chanter les filles s’y étant dévoilées (32%). Et ils sont un peu plus à avoir été confrontés à un refus d’enlever des vêtements de nature religieuse (39%) et à leur port en dehors des salles des cours (36%).

4 – Dans les lycées publics, un enseignant du public sur deux a déjà constaté le port de vêtements traditionnels larges comme une abaya ou un qamis
Tenue traditionnelle arabe conforme aux préceptes islamiques de pudeur imposés aux femmes, l’abaya est un vêtement qui, comme le qamis, n’est pas de nature religieuse au sens strict mais qui semble s’être largement propagé dans l’espace scolaire si l’on en juge par la proportion d’enseignants en ayant constaté : 27% du corps enseignant y a déjà été confronté (dont 16% au cours des quinze derniers mois) et cette proportion est deux fois plus forte dans les lycées publics (49%)

A noter que si c’est un phénomène là aussi plus répandu en REP (42%) qu’hors REP (22%), le port des abayas et autres qamis n’est pas pour autant l’apanage des banlieues pauvres (32%) : les professeurs des villes-centre des agglomérations sont tout aussi nombreux (32%) à le signaler et on le mesure dans des proportions significatives dans les banlieues aisées ou en milieu rural (22% à 25%).

5 – A peine la moitié des enseignants a signalé à l’administration les élèves qui portaient une tenue religieuse dans l’enceinte d’un établissement  
Une des clefs d’explication du nombre relativement limité d’atteintes à la laïcité rapporté par les équipes de Valeurs de la République (ex : 720 en octobre 2022) semble résider dans le fait qu’une part significative d’entre elles ne sont pas signalées par le corps enseignant à l’administration.

En effet, près de la moitié des enseignants admettent que la dernière fois qu’ils y ont été confrontés, ils n’ont pas fait remonter à l’administration le cas d’élèves qui portaient dans leur établissement des couvre-chefs de nature confessionnelle (48%) ou encore des signes religieux ostensibles lors de sorties scolaires (47%).

Des jeunes enseignants plutôt favorables à un assouplissement des règles de laïcité

6 – Deux enseignants sur trois estiment que les tenues type « abaya » ou « qamis » ont un caractère religieux
Si une récente note du Ministère (16 septembre 2022) laisse une certaine marge d’appréciation pour juger du caractère religieux des abayas (robes longues de tradition moyen-orientale pour les femmes) ou des djellaba (tuniques longues pour les hommes), force est de constater que l’avis du corps enseignant sur le sujet est plus tranché.

En effet, plus de deux enseignants sur trois (68%) estiment aujourd’hui que ces tenues amples traditionnelles ont un caractère religieux et donc n’ont pas leur place dans l’enceinte d’un établissement public. A l’inverse, ils sont à peine 15% à trouver qu’elles n’ont pas un caractère cultuel, principalement les plus jeunes (29% des moins de 30 ans) et les sympathisants LFI (26%).

7 – Des jeunes profs particulièrement ouverts à un assouplissement des règles de laïcité
Cette plus grande « tolérance » des jeunes générations au port de vêtement de nature identitaire se retrouve dans leur disposition plus forte à certains « accommodements » du principe de laïcité à l’Ecole.

En effet, la majorité des professeurs de moins de 30 ans (62%, contre 34% des plus de 50 ans) soutiennent l’introduction de menus à caractère confessionnel (ex : viande halal, viande casher…) mais aussi le port de signes religieux ostensibles par les parents accompagnateurs lorsqu’ils font action d’enseignement (51%, contre 17% des plus de 50 ans).

Mais les enseignants de moins de 30 ans se distinguent également par une plus forte adhésion au port de vêtements traditionnels larges (41%, contre 13% des plus de 50 ans) ainsi à ce qu’on donne aux élèves du secondaire le droit de porter des couvre-chefs à caractère religieux (32%, contre 8% des plus de 50 ans).

De manière plus générale, l’adhésion à au moins un assouplissement des règles de laïcité en milieu scolaire – située en moyenne à 49% – s’avère beaucoup plus soutenue chez les enseignants les plus jeunes, les proches de la gauche de la gauche (ex : sympathisants LFI) ou ceux de confession musulmane (72%).

Paty, deux ans après… une réaction de l’institution jugée encore insuffisante

8 – L’assassinat de Samuel Paty, entre craintes et manque de prise de conscience
Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, les trois-quarts des enseignants (77%) estiment que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas tiré les enseignements de ce drame et « de la manière qu’à l’institution de gérer ces faits ». Toutefois, les enseignants en Réseaux d’Education Prioritaire (REP) ne le ressentent quant à hauteur de 65%. Eux qui sont nettement plus confrontés à des problèmes liés à la laïcité – comme le montre cette enquête – ont donc certainement perçus plus d’efforts de la part des pouvoirs publics dans ce domaine.

9 – Une majorité d’enseignants craint d’avoir à gérer des situations d’élèves portant des tenues religieuses
Les enseignants confessent pour une majorité craindre l’éventuelle gestion de situations où un élève voudrait porter des tenues traditionnelles et/ou religieuses en classe (59%). La question de la mort de Samuel Paty angoisse une partie importante des enseignants. Ainsi, 47% appréhendent d’aborder les motifs de l’assassinat (chiffre qui est de 57% en REP) ou bien encore 28% de travailler dans un établissement qui porte le nom de Samuel Paty (40% en REP). Présenter des caricatures de personnages religieux aux élèves, motif invoqué pour justifier la cabale puis le meurtre de Samuel Paty, est une situation crainte par près de deux enseignants sur trois (62%).

10 – Seuls six enseignants sur dix ont eu un temps d’hommage à Samuel Paty dans leur établissement
Alors que la consigne avait été passée par le ministère de l’Éducation nationale d’organiser pour les deux ans de la mort de Samuel Paty – en octobre dernier – un temps d’hommage au sein de chaque établissement, seulement 61% des enseignants rapportent que cela a été le cas dans le leur. Cela n’a pas été le cas tout particulièrement chez les enseignants du privé (39%).

Enfin, dans les établissements où justement un temps d’hommage a été organisé, des incidents ont été rapportés par un enseignant sur cinq (21%). Ce chiffre s’établit même à 42% pour les enseignants en REP. Ces contestations peuvent être de plusieurs ordres : des justifications religieuses, politiques ou culturelles des violences commises contre Samuel Paty (17%), des refus de participer à ce temps d’hommage (17% également) ou bien des injures/provocations émises à cette occasion (15%).

Étude Ifop pour Ecran de Veille réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 25 octobre au 7 novembre 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 009 enseignants, représentatif de l’ensemble des enseignants de France.

Photo d’en-tête : Keystone

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