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Quelles perspectives pour la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle ?

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L’association fiXience vient de publier son résumé de l’audition publique réalisée le 13 juin 2013 à l’Assemblée nationale sur la thématique « Quelles perspectives pour la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle ? ».

Cette audition, réalisée par l’OPECST, l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques « se proposait d’analyser les enjeux de la diffusion de la CSTI et de dégager des pistes de réflexion et d’action ». La journée s’est déroulée en 5 temps forts, correspondant à 5 tables rondes dont voici le résumé.

opecstLe jeudi 13 juin 2013 s’est tenue à l’Assemblée nationale une audition publique sur la thématique « Quelles perspectives pour la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle ? ». Cette audition a été réalisée par l’OPECST, l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, « né en 1983 du constat, par l’Assemblée nationale et le Sénat, qu’ils n’avaient pas toujours les moyens d’apprécier la portée de la politique et des projets gouvernementaux dans des domaines très techniques. Les deux assemblées ont donc décidé de se doter d’une délégation interparlementaire, l’OPECST, chargée d’éclairer l’action du Parlement en matière scientifique et technologique. À cette fin, l’Office recueille des informations, met en œuvre des programmes d’études et procède à des évaluations. Composé de dix-huit sénateurs et dix-huit députés, l’OPECST est présidé alternativement par un sénateur et par un député. Il est assisté par un conseil scientifique formé de personnalités choisies en raison de leurs compétences. »

L’audition publique organisée le jeudi 13 juin 2013 par Mme Maud Olivier, députée de l’Essonne, et M. Jean-Pierre Leleux, sénateur des Alpes-Maritimes, « se proposait d’analyser les enjeux de la diffusion de la CSTI et de dégager des pistes de réflexion et d’action ». La journée s’est déroulée en cinq temps forts, correspondant à cinq tables rondes dont nous allons résumer le contenu dans cet article. Afin d’alléger le résumé, nous désignerons par « CSTI » la culture scientifique, technique et industrielle.

Dans son discours introductif, Jean-Yves Le Déaut, premier vice-président de l’OPECST, a dénoncé la crise des vocations scientifiques qui touche les sociétés occidentales, en particulier chez les femmes, encore trop peu présentes dans le milieu scientifique et technique. Une des pistes qui lui semble primordiale est le renouement des jeunes avec les sciences expérimentales dès l’école primaire.

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Utilité de la CSTI

Lors de la première table ronde, les invités ont tenté de répondre à la question très générale « A quoi sert la CSTI ? ». Selon Bertrand Bocquet, secrétaire de la Fondation Sciences Citoyennes, se pose la question « A quoi sert la CSTI ? » revient au même que de se poser la question « A quoi sert la culture ? ». Il serait ainsi primordial de remettre en démocratie les choix scientifiques, en renforçant l’interdisciplinarité entre les sciences, les techniques et les sciences humaines et sociales.
Les initiatives telles que la science participative (ou science citoyenne) et les boutiques de science créeraient un réel engouement de la part du public et serviraient à traduire les demandes sociales en demande de recherche scientifique, ce qui permettrait de mettre le citoyen au cœur des décisions de politique scientifique.

Pierre-Benoît Joly, directeur de recherche à l’INRA, dénonce les promesses technoscientifiques qui donnent selon lui des illusions, provoquent des espoirs déçus et nourrissent des discours antiscience. Etienne Klein, docteur en philosophie des sciences, directeur de recherche au CEA et membre du Conseil scientifique de l’OPECST, répond de manière concise à la question qui lui est posée : pour lui, la CSTI est un agent de cohésion sociale. Il identifie deux difficultés principales dans la mise en œuvre de la CSTI : la première est liée à la complexité des champs disciplinaires (dans son cas la physique et plus particulièrement la physique des particules) et la seconde liée au contexte actuel. Dans le public, pour le moins concerné par la CSTI, nombre de questions et remarques ont émergé.

Certains proposent des actions concrètes, comme inclure des enseignements d’initiation à la CSTI dans la formation des chercheurs, afin que ceux-ci acquièrent de bonnes pratiques et développent une réflexion sur l’importance de la CSTI. Quand d’autres déplorent le fait que « les citoyens n’ont pas les moyens de se forger un avis qu’on leur demande d’avoir », Jack Guichard, professeur des universités et ancien directeur du Palais de la Découverte répond qu’il « faut mettre dans l’esprit des citoyens que la science est avant tout une démarche, et non simplement des résultats ».

Le débat public

Les questions et réflexions du public amènent facilement sur la thématique de la deuxième table ronde : le débat public situé entre médias et médiateurs.

Selon Cédric Villani, mathématicien et directeur de l’Institut Henri-Poincaré, la société attend que les scientifiques s’impliquent directement dans la société. Il trouve que le terme CSTI est pervers car il laisse croire que les sciences et techniques seraient situées à part dans la culture, or la science fait partie intégrante de la culture.

Dans les débats publics il y a l’idée, selon Michel Alberganti, journaliste scientifique et producteur de l’émission « Science Publique » sur France Culture, qu’il s’agit plus d’une information que l’on fait passer au public, avec l’issue du débat qui n’est pas ouverte : on se situerait plus dans l’acceptation que réellement dans la discussion… Il aimerait que soient revisitées la définition et la procédure du débat public, car la science a une véritable dimension politique, et ne se cantonne pas simplement à des connaissances.

Francis Duranthon, directeur du Muséum de Toulouse, se demande comment les citoyens pourraient participer aux débats sans même maitriser les concepts mobilisés. Il est du rôle des médiateurs scientifiques d’apporter ces outils au public afin que celui-ci puisse établir une réflexion pertinente ; il est donc primordial de favoriser l’interdisciplinarité (sciences et sciences humaines et sociales) dans les formations de ces futurs médiateurs.

Florence Belaën, responsable de l’observation à l’OCIM (Office de coopération et d’information muséales) déplore d’ailleurs que dans les débats actuels, comme récemment celui sur la grippe H1N1, les médiateurs ne soient pas sollicités.

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Selon Lionel Larqué, directeur-adjoint des Petits Débrouillards et secrétaire exécutif de l’Alliance Sciences-Société, la culture scientifique est divisée en trois pôles bien distincts, qui n’influent pas les uns sur les autres : les lieux de production, les lieux de diffusion et les lieux de réception. Force est de constater que des canaux de diffusion de la CSTI ont été créés, et qu’en retour, les critiques se font entendre. Il insiste sur le terme critique, bien plus fort que la simple défiance. Il désignerait le public plus comme étant consommateur que réellement acteur de CSTI. Il regrette qu’en terme de CSTI, « on diffuse la science telle qu’elle est sur les étagères, et non pas les outils mobilisés par la science. »

Démocratisation des savoirs

En début d’après-midi, les intervenants se sont demandé si la société pouvait attendre de la CSTI qu’elle crée un accès plus démocratique aux savoirs. Lorsque l’on parle de diffusion de la CSTI, il y a l’idée sous-jacente que cette diffusion s’effectue à sens unique, alors qu’il faudrait plutôt parler de « partage de la CSTI », notion qui comprend l’idée que des rétroactions sont possibles et nécessaires entre citoyens, chercheurs et médiateurs.

Selon Sylvain Baby, le dispositif « Une grande école, pourquoi pas moi ? » mis en place par l’Ecole polytechnique, contribue à démocratiser l’accès à cette grande école en permettant à des lycéens de ZEP (Zone d’éducation prioritaire) de parler, rencontrer, questionner les ingénieurs de Polytechnique, afin de leur faire prendre conscience que l’accès leur est aussi possible.

Pierre Chirsen, président de la FNEB (Fédération nationale des étudiants en sciences exactes naturelles et techniques), constate que le doctorat est très mal vu et peu valorisé en France, surtout auprès des jeunes. Il souhaiterait que les étudiants thésards s’impliquent plus dans les débats de société. La démocratisation du savoir doit passer par l’open source, qui rendrait accessibles les informations scientifiques que l’on pourrait ensuite analyser « par nous-mêmes ».

Les deux dernières intervenantes de cette table ronde ont centré leur discours sur les relations qu’entretiennent les femmes à la science. Florence Rochefort, présidente de l’Institut Emilie du Châtelet, et Véronique Slovacek-Chauveau, vice-présidente de l’association Femmes et Maths, semblent d’accord pour dire qu’une véritable action pédagogique autour des femmes, du sexe et du genre doit être mise en place, dans une optique pluridisciplinaire. Force est par exemple de constater que les enseignants du primaire se composent essentiellement de femmes, souvent réticentes aux sciences et provenant en grande majorité d’un parcours littéraire ou artistique. Une formation adéquate à ces futurs enseignants devrait donc leur être proposée afin de les réconcilier avec les sciences et qu’ils puissent éprouver autant de plaisir à enseigner les matières scientifiques que littéraires et artistiques.

CSTI et économie

La quatrième table ronde, malgré son titre presque provocateur « La CSTI au service de l’économie : une nouvelle finalité ? », ne semble pas offenser les participants. L’économie est un champ nouveau auquel va devoir s’intégrer la CSTI. La question est ainsi posée par Michel Berson, sénateur de l’Essonne : « En quoi la CSTI peut-elle, et même doit-elle, se mettre au service de l’économie, des mutations nécessaires de notre système productif, et même au service de la stratégie économique d’un pays ? ».
« La CSTI, poursuit-il, qui a pour objet de faire évoluer les rapports des citoyens aux sciences, peut en effet contribuer à l’acceptation sociale des nouvelles technologies sur lesquelles est aujourd’hui fondée la croissance économique ».

Laurent Chicoineau, directeur du centre de culture scientifique, technique et industriel (CCSTI) de Grenoble, clarifie le nouveau rôle des CCSTI dans la stratégie économique nationale : il ne s’agit pas de devenir les publicitaires de l’industrie française sous couvert de CSTI, mais d’être acteurs du développement par une approche inclusive des connaissances et de l’innovation. Les CCSTI devront se transformer en « plateformes créatives, incubateurs à projets culturels, sociétaux, éducatifs et pourquoi pas à entreprises ». La médiation doit selon lui permettre la création d’un espace public social, permettant la rencontre, le dialogue, la confrontation et l’action entre divers acteurs, dont les acteurs économiques. Il s’agit pour les CCSTI d’offrir des opportunités, aux uns comme aux autres (chercheurs, industriels et citoyens), de co-construire des projets. Il insiste sur la valorisation du geste technique qui est mise en avant dans les nouveaux dispositifs comme les fablabs et livinglabs.

Fab Boot Camp 2011, Barcelone

Yves Lichtenberger, directeur du programme « Emploi, égalité des chances » au Commissariat général à l’investissement, voit en la CSTI un moyen de donner envie aux jeunes de se tourner vers des carrières professionnelles scientifiques (en intégrant des BTS et Licences pro). La CSTI doit répondre à deux missions : inculquer une « culture de faire » aux jeunes (futurs scientifiques, techniciens, ingénieurs…) et contribuer à la diversification des élites, qui sont encore trop homogènes.

Gérard Pignault, directeur de l’Ecole supérieure de chimie physique et électronique de Lyon, constate que depuis le début de l’audition, aucun intervenant n’a parlé du versant industriel de la culture scientifique, technique et industrielle. La France, poursuit-il, souffre pour un certain nombre de raisons historiques de l’absence d’une véritable culture industrielle, et ceci pourrait s’expliquer par le fait que les instituteurs et professeurs ne connaissent pas le monde de l’industrie, leur formation ne les y confrontant à aucun moment.

Concernant la gouvernance de la CSTI, Françoise Roure, présidente de la section « Technologies et société » au Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET), préconise d’associer plus en avant les industriels dans la définition des cheminements de la CSTI. Dans la salle, une personne fait remarquer que bien que les discussions aient été centrées sur la notion d’industrie, aucun représentant industriel ne s’est exprimé pendant cette audition publique. Michel Berson assure qu’il prendra en compte cette remarque et promet de « corriger le tir dans les réflexions qui suivront cette audition ».
Un autre participant s’étonne du titre donné à la table ronde, et affirme que si la CSTI était au service de l’économie cela signifierait aussi que la recherche aurait pour finalité le développement économique ; ce qui, pour ce participant, pourrait s’avérer dangereux puisque la recherche a pour unique vocation d’accroitre la connaissance. Le transfert vers le monde industriel ne viendrait ainsi qu’ensuite, il ne faudrait pas confondre ces deux processus en voulant n’en faire qu’un.

Gouvernance de la CSTI

Pour la cinquième et dernière table ronde, c’est la question de la gouvernance de la CSTI qui sera posée. Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France, propose de définir les priorités du dialogue science-société au niveau national puis de déléguer la mise en œuvre au niveau régional. Elle dénonce le problème majeur lié au financement des associations, et appelle à un effort national de financement.

Sylvane Casademont, directrice de cabinet de la Direction générale pour la recherche et l’innovation, note l’importance des enjeux, la complexité du champ de la CSTI, la multiplicité des acteurs, la diversité des cibles à toucher et le foisonnement des actions. Elle propose une métaphore musicale, en demandant si l’on veut « gouverner la CSTI à la façon d’un chef d’orchestre classique » (où le chef d’orchestre mène la danse et ne se permet que peu de variations) ou bien « à la façon d’un orchestre de jazz », où chaque musicien aurait une grille commune de base, mais où la liberté serait ensuite donnée à chacun. Le Ministère a choisi la seconde option, choisissant de jouer le rôle d’ « Etat stratège » en se limitant à assurer la coordination et l’association de tous les acteurs de la CSTI.

La gouvernance se fera donc selon 3 niveaux : au niveau territorial par les acteurs eux-mêmes, au niveau régional qui est l’échelon central qui gère la CSTI sur les territoires et répartit les financements, et enfin au niveau de l’Etat stratège, en lien avec l’Europe, qui coordonne les acteurs.

Philippe Guillet, président de l’AMCSTI, Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle, établit la liste les besoins de terrain en terme de gouvernance de la CSTI : il faut valoriser les actions des structures locales, mutualiser les moyens et l’aide à la recherche de financement, établir une représentativité nationale (proche du lobbying), développer l’information et favoriser l’articulation entre le local et le national. Il ne cache pas que les organismes de CSTI ont de grosses difficultés dans leur mode de financement.

Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France, invite les scientifiques à penser aux habitants où qu’ils se trouvent (milieu urbain, péri-urbain mais aussi milieu rural) et les incite à envisager le monde rural comme champ d’étude possible.

Vers des citoyens éclairés ?

Cette journée a insisté sur le fait que la CSTI fait partie intégrante de la culture. Cette position ne semble pas nouvelle puisque déjà largement partagée par la grande majorité des participants qui se sont rendus à l’audition de l’OPECST. Selon un des intervenants, il vaudrait mieux parler des cultures scientifiques, techniques et industrielles plutôt que de la CSTI, dénomination laissant croire que la science, la technique et l’industrie font une, ce qui n’est pas les cas et qui serait une erreur à penser.

Patrick Baranger, président du réseau Hubert Curien de Nancy, déclare dans sa synthèse de fin de journée que le savoir nous donne un pouvoir sur le monde, tout en créant des peurs et des méfiances. Le partage du savoir nous libèrerait selon lui du despotisme et du totalitarisme et ce partage du savoir serait intrinsèquement lié à la démocratie, modèle social que nous avons choisi. Il conclue en assurant que la mission de la CSTI est de « donner aux citoyens les moyens de faire des choix éclairés » et ainsi la CSTI « devient un levier, via l’innovation, de relancer l’économie ».

Ce qui est certain, c’est que pour développer les cultures scientifiques, techniques et industrielles, des moyens financiers sont indispensables. Or en tant de crise, l’Etat se désengage de plus en plus financièrement et les organisations de CSTI doivent se tourner de plus en plus vers les structures privées, qui financent des projets sous forme de partenariat, de mécénat, de sponsoring ou sous forme d’aide en nature (en mettant notamment gratuitement à disposition des lieux, des services ou du personnel).

Cette nouvelle forme de financement, qui est pourtant courante dans le monde anglo-saxon, doit nous faire nous interroger sur la dépendance que les structures de CSTI ont vis-à-vis des groupes privés, qui eux affichent clairement leurs ambitions économiques.

Comme le souligne à juste titre Laurent Chicoineau, directeur du CCSTI de Grenoble, les CSTI ne doivent pas se faire « les publicitaires de l’industrie française ». Si le travail de co-construction et de réflexion entre scientifiques, citoyens, industriels et artistes est primordial et ne doit pas exclure par principe les points de vue et les attentes du milieu industriel, il faut cependant rester attentifs à la gouvernance des CSTI et aux orientations qui leur sont données, afin qu’elles ne deviennent pas une marchandise à disposition de consommateurs.

La culture, et a fortiori les CSTI, doivent bel et bien rester des outils à la disposition de chacun, visant à développer réflexion, créativité et esprit critique. Néanmoins donner réellement cette possibilité d’émancipation aux citoyens pourrait s’avérer périlleux pour les institutions et industries en place, si les citoyens, une fois « éclairés », exigeaient des politiques scientifiques qui ne servent pas les intérêts des décideurs actuels. Au-delà des discours d’intention, ces décideurs sont-ils réellement prêts à en prendre le risque ?

Marie Chauvier, Présidente de l’association fiXience, Médiatrice scientifique – www.fixience.fr
©
 fiXience / 15 juin 2013

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