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architecture et urbanisme

Le vivant, grand gagnant du projet Réinventer Paris

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Le vivant entre de plain-pied dans l’architecture à Paris : les micro-algues vont habiter les façades parisiennes grâce aux cabinets d’architecture BPD Marignan et XTU Architects qui ont gagné un des appels à projets « Réinventer Paris », lancé pour permettre d’expérimenter et de concrétiser l’étendue des innovations dont Paris a besoin. lls construiront dans le 13ème arrondissement de Paris le projet In vivo , un bâtiment manifeste de l’intégration du vivant en ville. Véritable bâtiment-laboratoire, il affichera sur les Boulevards des Maréchaux sur le lot Paris Rive Gauche une biofaçade active, cultivant des microalgues pour la recherche médicale. 
 
 
« Une ville comme Paris doit être capable de se réinventer à chaque instant, pour relever les nombreux défis qui se présentent à elle. En matière d’habitat notamment, et sur tous les sujets qui touchent à la densité, à la mixité, à l’énergie ou à la résilience, il convient aujourd’hui de trouver les nouvelles manières collectives de travailler, qui donneront sa forme à la métropole du futur. »
Anne Hidalgo, Maire de Paris.
 
La Mairie de Paris a lancé un défi inédit aux créateurs du monde entier : réinventer 23 sites parisiens, pour qu’ils deviennent des modèles de la ville du futur en matière d’architecture, de nouveaux usages, d’innovation environnementale et de co-construction. Des équipes du monde entier travaillent depuis le mois de novembre à la transformation de ces sites, avec un même maître mot : innover. 
Loin de concerner la seule audace architecturale, les projets s’adressent à l’innovation dans toutes ses dimensions. L’objectif n’est pas d’innover sur tous les fronts, mais de rechercher, sur chaque site, en quoi l’innovation est la plus pertinente pour faire émerger des solutions de pointe.
Pour X-TU Architects et ses partenaires, il faut adapter la nature à la densité urbaine et les faire cohabiter pour aboutir à une hybridation progressive des villes. Il s’agit pour ce faire selon eux d’utiliser le potentiel des micro-algues à même les constructions, voire de valoriser la culture d’insectes à grande échelle en ville. 
La culture des micro-algues constitue le principal ciment de la réflexion du groupe. Le constat est simple. A la source de la chaîne alimentaire et à l’origine de la vie sur terre grâce au processus de photosynthèse qu’elles opèrent, les micro-algues constituent l’un des principaux puits de carbone de la planète, permettant du coup de réguler le changement climatique. Leur potentiel d’exploitation est aujourd’hui largement sous-estimé, à commencer par leur capacité d’absorption du CO² bien supérieure aux plantes terrestres.

Recréer du lien entre citoyens, et avec la nature

Face aux impacts environnementaux et sanitaires d’une hyper-urbanisation galopante, à la fin prochaine des ressources fossiles, et aux inégalités croissantes, les villes sont au coeur d’un enjeu majeur du XXIème siècle : favoriser la mixité et l’ouverture entre citadins, et intégrer le vivant en ville, au service d’une société plus juste,  durable et résiliente.
C’est à ce défi que le projet In Vivo répond, en créant tout d’abord un environnement architectural et programmatique favorisant la porosité, la mixité sociale et fonctionnelle, les rencontres, le partage entre habitants, usagers, voisins…et parisiens du Grand Paris :
– la création de trois bâtiments favorisant les vues, les expositions, l’éclairage et la ventilation naturels, ainsi qu’une intégration urbaine optimale ;
– 13.000 m² de logements en accession, logements intermédiaires et résidence pour étudiants et jeunes chercheurs ;
– 1.200 m² de tiers-lieu ouvert à tous les publics – 255 m² de café alternatif – et plus de 2.000 m² de jardins et potagers.
 

Un bâtiment manifeste de l’intégration du vivant en ville

Le projet In Vivo se veut un manifeste de l’intégration innovante du vivant en ville à travers trois bâtiments pour les humains … et un pour les lombrics :
– la Tree House, développant en grands balcons jardinières sur toutes ses façades des arbustes et arbres propices à accueillir la biodiversité en ville ;
– la Plant House, dédiée à toutes les formes de potagers et petite agriculture urbaine en loggias, sous serres ou à l’air libre en toiture ;
– l’AlgoHouse, avec une biofaçade produisant des microalgues pour la recherche médicale ;
– la Lombric House, une construction où l’on élève des lombrics, pour le lombri-compostage des déchets organiques des habitants et l’amendement des cultures.

Une biofaçade productrice de microalgues pour la recherche médicale

La Algo House arborera sur le Boulevard du Général Jean Simon une innovation majeure, développée par XTU et le consortium SymBIO2 : une «biofaçade».
Opérée par AlgoSource, cette façade de nouvelle génération permettra de cultiver, au sein de «capteurs solaires biologiques» (photobioréacteurs), des microalgues à haute valeur ajoutée pour la recherche médicale.
Le concept de biofaçade vise à valoriser l’habitat pour le rendre productif. Partant du constat que les façades d’immeubles représentent un potentiel solaire inexploité pour faire de l’agriculture verticale, XTU Architects et le consortium SymBIO2 ont développé, sur la base des travaux de recherche menés par le laboratoire GEPEA, un« photobioréacteur mur-rideau » plan, vertical, ultra-mince (quelques centimètres) formant la façade même du bâtiment. 
Ces photobioréacteurs maximisent l’exploitation du flux solaire, tant pour les cultures de microalgues que pour la régulation thermique du bâtiment, permettant la captation du CO2, la production d’oxygène, la valorisation d’eaux usées, et la production d’une biomasse valorisable pour la santé, la cosmétique, l’alimentation, la chimie verte, et bientôt l’énergie.
La mise en place de ces façades permettrait une réduction de 30 % du coût de revient pour l’algoculteur, et 50% de réduction des consommations énergétiques pour le chauffage et refroidissement du bâtiment (base RT 2012). Ces économies se traduisent pas une baisse de 30% du coût de revient du bâtiment.

Elle est au coeur d’un programme de recherche en gestation sur les actifs issus des microalgues pour les futurs médicaments biosourcés, regroupant les expertises exceptionnelles du quartier en sciences de la vie (Universités Paris 5, Paris 6 et Paris 7), ainsi que l’Université de Varsovie, sous le pilotage du laboratoire GEPEA de l’Université de Nantes.
Cette biofaçade productive permettra également au bâtiment de valoriser la chaleur captée par les photobioréacteurs pour les eaux chaudes sanitaires et le chauffage, diminuant ainsi ses consommations énergétiques sous le seuil des 48 kWh/m².an du Plan Climat de Paris.
Après sept années de R&D,  un pilote industriel de 200 m² est en-cours de construction à Champs-sur-Marne, sur le site du CSTB, par l’entreprise VIRY, partenaire de SymBIO2.
Erigée au-dessus des Boulevards des Maréchaux sur le pignon sud-est de la future résidence « jeunes étudiants-chercheurs », éclairée la nuit, cette façade vivante sera un signal fort à l’entrée sud du quartier Massena et à la jonction Massena – Bruneseau – Ivry.

Un bâtiment laboratoire, activateur d’innovations et de participation citoyenne

Catalyseur d’innovation au coeur du projet In-Vivo, un tiers-lieu, animé par le laboratoire d’innovation ouverte et citoyenne «La Paillasse», permettra aux habitants de l’îlot ou du quartier, chercheurs, artistes, entrepreneurs de tous horizons, passionnés par les sciences de la vie et de la ville, de se rencontrer, expérimenter, créer, au sein de 1.000m² d’espaces de convivialité.
Ce laboratoire citoyen s’inscrira dans un processus participatif et collaboratif plus large, à l’échelle du quartier, conçu et piloté par le Centre Michel Serres, et animé par des associations telles que Toits Vivants (avec Vergers Urbains et le Collectif Babylone), des services tels que Mon P’tit Voisinage, ou encore des artistes de Street Art tels que l’association Le Mur.

Un modèle de mixité sociale

Au-delà de ses aspects innovants sur le plan architectural et environnemental, le projet In Vivo est une réponse forte du groupe SNI aux besoins en logements sur le territoire du Grand Paris. Modèle de mixité sociale au cœur de la métropole, le programme est composé de :
– 48 logements locatifs intermédiaires dans la Plant House, gérés par la SNI Île-de-France, 
– 141 logements pour étudiants et jeunes chercheurs au sein de l’Algo House, gérés par EFIDIS, filiale du groupe SNI.
BPD Marignan commercialisera également 104 logements en accession, situés dans la Tree House.
« Nous sommes convaincus que pour redevenir compatible avec le vivant, l’habitat du futur doit fonctionner comme le vivant. Le site de M5A2 et les formidables compétences et énergies qui l’entourent, peuvent en devenir le haut-lieu de l’expérimentation “In Vivo“.»
Anouk Legendre, XTU

 

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