L’artiste belge Antoine Roegiers rejoint cet automne la galerie Templon avec l’exposition personnelle : « La brûlure de l’éveil » du 9 novembre au 23 décembre. Un ensemble de quatorze huiles sur toile axées autour de l’exploration d’un monde en transition où la nature reprend ses droits.
C’est à l’École des Beaux-Arts de Paris qu’Antoine Roegiers découvre l’œuvre de grands maîtres de l’École Flamande, de Peter Brueghel à Jérôme Bosch. Fasciné par leur vision si singulière de la narration, de la perspective, des plans, de la scénographie et du temps, Roegiers convoque différents univers, poétiques, oniriques et même humoristiques, pour concevoir des tableaux proches du film d’animation dont il s’est fait virtuose au fil des ans.
Depuis 2018, Antoine Roegiers pense et réalise son projet de « Narration picturale » : une série de tableaux dont l’ensemble raconte une seule et même histoire sur plusieurs années. L’humour, la gravité et la poésie se côtoient pour mener une réflexion sur le monde contemporain tout en donnant la possibilité de rire de nous-même.
« La brûlure de l’éveil » plonge le visiteur dans un monde quasi-apocalyptique. De gigantesques flammes, reflet du désastre climatique, embrasent le ciel de ces paysages désolés, sillonnés par des squelettes sur leur charrette qui ramassent inlassablement les masques abandonnés par les hommes insouciants. Ils se disputent ce butin précieux avec une meute de chiens déterminés et des corneilles malicieuses.
Antoine Roegiers revisite le code de la scène de chasse, où ici l’objet traqué est l’artifice. Il est le symbole du monde des apparences que les humains avaient bâti. Les masques sont tombés. L’insouciance est révolue. Nous ne pouvons plus nous voiler la face par rapport à nos actes et à leurs conséquences. Les problèmes de demain sont finalement ceux d’aujourd’hui.
L’artiste explique : « Mes toiles sont un espace ouvert à l’imagination et à l’interprétation de tous les possibles. Je désire explorer un monde qui n’existe pas et lui donner corps avec mon pinceau et des pigments trempés dans l’huile, le rendre plausible à travers des scènes rêvées qui forment une narration picturale. C’est une rêverie continue, les tableaux sont liés et découlent les uns des autres pour former un ensemble cohérent à mon sens : un fil narratif libre à chronologie variable et sans fin. »
Né en 1980 en Belgique, Antoine Roegiers vit et travaille à Paris. Il mixe son savoir-faire de la grande peinture classique avec les techniques contemporaines d’animation. Par son talent de dessinateur et le biais de la technologie, il parvient à donner vie aux personnages fantastiques des maîtres flamands et prends avec eux des libertés en inventant des histoires en mouvement.
Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles dont le Noordbrabant Museum à Hertogenbosch, Pays-Bas, Palais des Beaux-Arts de Lille en 2012 et à Botanique à Bruxelles en 2013. Son œuvre a également été montrée dans de nombreuses expositions collectives dont le Frissiras Museum à Athènes (2003), la Fondation d’Entreprise Ricard (2009), le Kulturhuset Museum à Stockholm (2012), le Petit Palais à Paris (2013), le Palais Pisztory en Slovaquie (2013), le Paço das Artes à Sao Paulo (2013), l’Albertina Museum à Vienne (2013), le Fonds d’art contemporain de la ville et du canton de Genève (2013), le Bruce Museum à Greenwich, USA (2015), le Palacio Bellas Artes et Museo Nacional de Antropologia à Mexico (2018), le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (2019), la Cité de la musique Philharmonie de Paris (2021), le MO.CO à Montpellier (2023). Elle fait également partie du Fonds d’Art Contemporain de la ville de Genève et des Collections du Ministère de la Communauté française de Belgique. Roegiers est récipiendaire de plusieurs prix dont le Molière de la Création Visuelle (2020) ou encore le Prize Foundation Roger Bataille (2007).
Exposition « La brûlure de l’éveil », du 9 novembre au 23 décembre 2023 – Galerie Templon, 13A rue Veldt – 1060 Bruxelles
Photo d’en-tête : Antoine Roegiers, Les Masques, 2023, Huile sur toile 130 x 162 cm