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C’est le printemps, tous aux jardins !

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Les jardins, à travers l’histoire, ont toujours été des lieux de beauté, de contemplation et de rencontre entre l’homme et la nature. De l’antiquité avec les jardins suspendus de Babylone, en passant par les cloîtres médiévaux, jusqu’aux majestueux jardins à la française du Château de Versailles, chaque époque a vu naître des espaces verts reflétant les esthétiques, les technologies et les philosophies de leur temps. Aujourd’hui, ces espaces se transforment et s’adaptent aux besoins contemporains de conservation, de détente et d’éducation environnementale. Sécateur, cordeau, bêche, ratissoire, dresse-bordure, ou encore binette et fourche… les outils sont de sortie pour redessiner, tailler, planter, et célébrer les jardins. Certains abritent de remarquables œuvres d’art végétales, d’autres appellent à la promenade simple ou la méditation. Ce sont ces jardins, véritables sanctuaires de verdure et de créativité, que nous allons explorer.

Nous débuterons notre promenade par la découverte du nouveau jardin porte d’Aubervilliers, La Parcelle, un espace qui incarne les principes de la permaculture et de la biodiversité urbaine. Nous poursuivrons ensuite avec les Jardins du château de La Ballue, qui illustrent la renaissance des jardins historiques à la française, avant de nous aventurer dans le Jardin du Lautaret, niché dans les Hautes-Alpes, où la botanique alpine se déploie dans toute sa splendeur. Enfin, nous conclurons ce voyage floral par le Parc oriental de Maulévrier, un exemple magnifique de l’art des jardins japonais en Europe, où chaque élément paysager est chargé de symbolisme et invite à la méditation.

Ouverture d’un nouveau jardin porte d’Aubervilliers, La Parcelle

© Le 19M/ Sophie Schiano di Lombo

Après plusieurs mois de travaux, le jardin culturel la Parcelle ouvre ses portes au public le lundi 15 avril 2024 et propose aux visiteurs de participer à sa végétalisation au cours de sessions de jardinage participatif et d’activités de jardinage pour le jeune public et les familles avec l’association Vergers Urbains. Gratuit et ouvert à tous, ce projet porté par le19M et pensé par un collectif de lieux et de partenaires, valorise et met en réseau des acteurs du territoire, pour pérenniser des collaborations existantes et en susciter de nouvelles. Des partenaires associés, implantés à Paris 18e, Paris 19e et à Aubervilliers, participeront à la vie du lieu et à sa programmation à partir du mois de juin : La Station-Gare des Mines, POUSH, La Corvée et le CENTQUATRE-PARIS.

la Parcelle, une passerelle entre Aubervilliers et Paris
la Parcelle se veut être un lieu des mélanges, du tissage qui interagit avec son environnement, trait d’union entre Aubervilliers et Paris, entre la ville et la nature, le végétal et l’humain. la Parcelle est un lieu qui, comme le végétal, vit au rythme des saisons et des cycles de la nature. Le jardin est ouvert tout au long de l’année et ses activités monteront en puissance au fil des mois, avec des temps forts de la fin du printemps à l’automne, et des usages adaptés aux périodes de repos durant l’hiver. Espace de rencontres, de respiration et de pause, le lieu s’inscrit ainsi dans des dynamiques culturelles et de végétalisation, tout en proposant une offre complémentaire, participant à l’amélioration du cadre de vie des habitants autour de la Porte d’Aubervilliers, entre Paris, Aubervilliers et Saint-Denis.

Une programmation mettant à l’honneur les métiers du geste et du jardin
la Parcelle est un jardin à vocation culturelle, un lieu du temps retrouvé, où petits et grands, familles, habitants et travailleurs des quartiers alentours, sont invités à découvrir une programmation dédiée au vivant, à la création émergente et aux valeurs de l’artisanat. Envisagée telle une parenthèse porte d’Aubervilliers, la végétalisation s’y déploie sur près de 4220m2. Le public est invité à participer aux activités de jardinage aux côtés de l’association Vergers Urbains, d’artistes et d’artisans. De nombreux ateliers de découverte de l’horticulture, de l’art floral et de l’art de cultiver un potager sont également proposés.
Dans le prolongement de la vocation du 19M, la Parcelle est un lieu du Faire qui propose dès la fin du printemps, une programmation pluridisciplinaire proposée avec le CENTQUATRE-PARIS, la Corvée, POUSH et La Station — Gare des Mines. Sous l’impulsion collective de ce consortium d’acteurs culturels du territoire, ce tout nouveau lieu d’échanges et de partage est un terrain d’exploration et d’expression artistique à vocation pédagogique. Il présente des installations d’art visuel, des objets sonores et des performances, des concerts, des ateliers créatifs, et autres événements en week-ends. la Parcelle est envisagée comme un espace convivial qui contribue au quotidien des riverains et des travailleurs de la porte d’Aubervilliers, un lieu de flânerie, de pause et de découverte où se retrouver. S’y trouve une aire de jeux pour enfants, une serre, une ferme florale et un potager pédagogique. Une petite halle, la Cabane, accueille également la programmation des événements.

Programmation artistique
la Parcelle du 19M – 2 place Skanderbeg – 75019 Paris

Les jardins du château de la Ballue créés par Claude Arthaud

Près du Mont Saint-Michel, se cachent des jardins enchantés et inattendus, sur des terrasses du XVIIe siècle qui dominent le beau paysage de la vallée du Couesnon, en pays de Marches de Bretagne.
Au détour de sa bâtisse XVIIe siècle et de son parc de huit hectares qui abrite des jardins d’art topiaire, ce monument historique classé raconte ses quatre siècles d’histoire. Idéalement mis en scène dans un décor végétal architecturé ponctué de chambres de verdures et de labyrinthes d’ifs et de buis taillés, faisant face à un paysage extraordinaire, le bâti est parfaitement conservé dans l’esprit de son siècle.

On célèbre en 2024 les 50 ans de la création des jardins imaginés par l’ancienne propriétaire du château, l’éditrice, Claude Arthaud, personnalité fantasque, archéologue, éditrice, passionnée d’art et amie de nombreux artistes, qui tomba amoureuse de la Ballue. Main dans la main avec les architectes Paul Maymont et François-Herbert Stevens, son mari, elle va faire renaître le jardin de ses cendres. Ils créent, sur la terrasse, un parterre géométrique à la française dessiné par François-Hébert Stevens et un jardin d’inspiration maniériste, pour lequel Paul Maymont, paysagiste avant-gardiste lui aussi, ne crée pas moins de treize « chambres de verdure » pour un parcours initiatique, mêlant bosquets, temples et théâtre de verdure, sans oublier le labyrinthe planté de 1500 ifs inspiré d’un modèle de Le Corbusier. Les deux réalisations sont séparées par une arcade de glycines portée par des colonnes d’ifs.

« Redessiné et replanté, tel qu’il suscita autrefois l’admiration de quelques esthètes privilégiés, le jardin offre au visiteur une impression d’harmonie et de poésie que seule procure cette recherche exceptionnelle d’élégance, de dépaysement, d’étonnement, d’émerveillement, de sensualité cérébralisée, de raffinement, d’émotions fines, de divertissement, de gratuité, de futilité distinguée, qui fut celle de l’amateur du XVIIe siècle. Il y a dans ces jardins comme une érotisation discrète, raffinée de la nature. » Marie-Françoise Mathiot-Mathon

Redécouvert par de nouveaux propriétaires passionnés – Marie-France Barrère & Alain Schrotter – le jardin renoue avec sa splendeur d’antan. Sa rénovation respecte l’élan naturel de sa croissance, tout en préservant son charme historique. Les nouveaux propriétaires dévoilent un troisième jardin où s’épanouissent de grand pins de Monterrey plantés par Claude Arthaud magistralement taillés en nuages à 30 mètres de hauteur. Est également installée une collection botanique de buis ainsi que des sculptures contemporaines qui parsèment les bosquets, attendant patiemment d’être découvertes au détour des feuillages.

Au sein du jardin, les métiers coexistent et travaillent ensemble pour lui donner toute sa beauté. L’entretien du jardin, est un travail de maître, et trois jardiniers œuvrent toute l’année au sein du domaine. Leur travail nécessite une grande précision car la moindre erreur prend deux à trois ans pour être corrigée, quand on parle de la taille des topiaires.
Ferronniers d’art ou arboristes grimpeurs donnent vie au jardin. On peut citer par exemple le bosquet des pins abritant des arbres de trente mètres de haut taillés en forme de nuages, (comme des « Bonsaïs géants ») par Claude Le Maut et son équipe, « élagueur d’art » formant un ensemble sculptural monumental tout à fait unique. Les visiteurs sont conviés à venir admirer leur exceptionnel travail sur l’ensemble du jardin : la taille en marquise de l’allée des tilleuls, les tailles en nuage des grands pins de Monterrey, les tailles douces dans les magnolias, etc…
La structure arborée du paysage dans différents points du jardin, est devenue, grâce à l’intervention de jardiniers d’art et d’artistes arboristes, une curiosité à part entière nécessitant des tailles d’excellence annuelles tout aussi exigeantes que celles des topiaires.
L’atelier Turgot, ferronnier d’art, a réalisé en hiver 2022 une magnifique architecture de soutien des 22 pieds de glycines, dans la célèbre allée des glycines des jardins. Cette structure, entièrement réalisée sur place et sur mesure, a permis de sécuriser les arches et les longueurs et se
fond et se confond avec les branches et bois des glycines.

Les jardins du château de la Ballue proposent une offre culturelle riche en événements et accueillent les créateurs internationaux lors du festival.

L’art topiaire en fête : Extension sauvage consacré à la danse et au paysage

  • Week-end dédié à la créativité les 11 et 12 mai 2024 : Pendant deux jours – les 11 et 12 mai 2024 -, le jardin accueille le « week-end Art Topiaire » pour sa seizième édition. Depuis 2009, les Jardins de la Ballue organisent chaque année au mois de mai l’événement « Topiaires, l’art et la manière”. Le temps d’un week-end, le public est invité à découvrir ce savoir-faire incroyable qui donne vie aux buis et aux ifs du Château pour transformer ce décor en un univers sculpté incomparable depuis plus de 50 ans. Les jardiniers, exceptionnellement présents ce week-end-là, dévoilent leur savoir-faire et livrent trucs et astuces pour bien tailler et gérer les topiaires. L’atelier « outillage « présente les outils indispensables et la manière de les entretenir.
  • Le Festival Extension Sauvage du 16 au 23 juin, invite le spectateur dans une expérience inédite de parcours d’œuvres chorégraphiques dans le paysage : Pour sa 13e édition, les 15-16 juin et 22-23 juin 2024, le festival Extension sauvage invite les spectateurs dans une expérience inédite de plusieurs parcours d’œuvres chorégraphiques dans le paysage. Ce voyage sensoriel au cœur de la créativité artistique se développe dans les abords paysagés de la ville de Combourg et l’écrin boisé de son château, et depuis le début dans les magnifiques jardins du Château de la Ballue grâce au soutien et à l’enthousiasme des actuels propriétaires, heureux d’accueillir dans leurs espaces les créateurs contemporains internationaux présents.
    Au fil des déambulations, se déploie une diversité de propositions à travers des expériences immersives, spectaculaires, intenses, drôles et réflexives. La programmation alterne spectacles, projection de film en forêt, ballades artistiques, conférences bivouac, ateliers de danse et des rencontres avec les artistes pour des moments festifs et conviviaux. (www.extensionsauvage.com)
  • « King Arthur 2024 » par la Compagnie Arma le 4 août à 18h30, où se mêleront opéra baroque et sport.
  • Réunion de la Confrérie de Pommé Bazougeais au Château de la Ballue
  • Journées Européennes du Patrimoine offrant une immersion dans des jardins historiques et des exceptionnelles visites guidées historiques du château.

Les Jardins de La Ballue – Château de La Ballue – 35560 Bazouges-la-Pérouse
www.laballuejardin.com (site web Jardins)
www.la-ballue.com (site web hébergement)

Le Jardin du Lautaret, à Villar-d’Arène dans les Hautes-Alpes, désigné lauréat du Prix de l’art du Jardin 2024 de la Fondation Signature

Jardin du Lautaret – © M. Frier-Quris

Le Jardin du Lautaret est singulier. Outre sa fonction scientifique de conservatoire botanique, il n’est ouvert que trois mois par an, du fait de son altitude élevée, à 2100 mètres. La saison y est donc particulièrement brève. Dans un écrin paysager incroyable, 2 000 espèces de plantes acclimatées à des conditions de vie extrêmes, sont présentées par origine géographique, milieux de vie, classification botanique et propriétés médicinales, toxiques ou alimentaires.

Jardin du Lautaret au pied du Galibier – © M. Frier-Quris

La promenade réserve son lot de surprises, qui tiennent surtout à des rapports d’échelle vertigineux : le visiteur passe sans cesse d’une vision à l’autre, de l’infiniment grand – les sommets environnants, notamment la Meije –, à l’infiniment petit – l’observation attentive de plantes vivaces parfois modestes, de la flore d’une région du monde à une autre, en des raccourcis saisissants. La palette florale, où dominent les bleus, les jaunes et les orangés, est en parfaite harmonie avec la pureté du ciel et les neiges éternelles. La découverte est accompagnée d’une médiation humaine et d’une signalétique de qualité.

Jardin du Lautaret – « Aubades »

Le Jardin du Lautaret est bien plus qu’un simple jardin botanique ! Il est l’un des centres de recherche scientifique de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS. Chercheuses et chercheurs viennent y étudier et expérimenter les effets des changements globaux, ceux du climat et des pratiques humaines, en territoire de montagne.

Le parc oriental de Maulévrier

Ce jardin-parc se trouve près de Cholet (49), et son auteur, Alexandre Marcel (1860-1928), compte parmi les représentants majeurs du courant orientaliste en architecture. Se déployant sur 29 hectares, le parc se veut une évocation des jardins japonais. 

Avec la floraison des cerisiers, le plus grand jardin japonais d’Europe a rouvert ses portes au public depuis le 14 mars. Sur 29 hectares et plus de 450 espèces d’arbres, labellisé Jardin remarquable depuis 2004, le Parc Oriental de Maulévrier fait partie des deux finalistes de la 5e édition du prix de l’Art du jardin, organisé par la fondation Signature, en partenariat avec le ministère de la Culture.

Le parc oriental de Maulévrier se trouve près de Cholet (Maine-et-Loire), son auteur, Alexandre Marcel (1860-1928), compte parmi les représentants majeurs du courant orientaliste en architecture. Se déployant sur 29 hectares, le parc se veut une évocation des jardins japonais. Il s’agit plutôt d’un jardin « japoniste » ou « japonisant » qui donne la sensation de voyager au pays du Soleil levant… C’est un jardin dit « de promenade et de transformation », une représentation symbolique de la vie de l’homme et des caricatures des paysages du Japon.

Le style du jardin s’inspire des grands parcs de promenade de la période EDO (début XVIIe siècle à fin XIXe). Comme un tableau vivant, le paysage, composé au fil du temps et en constante évolution, repose sur quelques grands principes esthétiques :  la présence des cinq composants essentiels que sont l’eau, le minéral, le végétal, la circulation et les fabriques, constituant un ensemble de paysages japonais, de la montagne vers la mer ; la création de perspectives et de fenêtres paysagères se dévoilant selon le principe du « caché-révélé » pour une découverte progressive du jardin ; l’emprunt de paysages extérieurs au jardin « Shakkei » ; le Wabi-Sabi (sobriété et patine du temps) propre à l’esprit du jardin japonais, et enfin, la représentation de paysages naturels ou mythiques du Japon : côtes rocheuses, montagnes, cascades, îles…

A noter, ce 20 juin 2024 /Les lauréats du Prix de l’Art du jardin 2024 :
Le Jardin du Lautaret, à Villar-d’Arène dans les Hautes-Alpes, a été désigné lauréat du Prix de l’art du Jardin 2024 de la Fondation Signature. Le Jardin des Cinq Sens à Yvoire (74) et le Parc Oriental de Maulévrier (49) sont les deux finalistes de la 5e édition qui aura vu l’inscription de plus de 50 Jardins remarquables français et belges.

www.parc-oriental.com

Photos © Parc Oriental de Maulévrier

Photo d’en-tête : Parc de Maulévrier, 2023

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