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L’état doit favoriser les entreprises nationales

L’état doit se redonner les moyens et les possibilités d’action pour favoriser et protéger les PME qui innovent dans des domaines stratégiques. 
En dehors de la création qui parfois doit être aidée par un coup de pouce initial, les entreprises savent ensuite se débrouiller toutes seules, généralement sans aide de l’état. Mais si une entreprise est stratégique, elle risque d’être pillée. Il faudrait que l’état redéfinisse ce qui est stratégique pour la France, puis adopte quelques réformes pour renforcer les PME et sans doute intervienne au niveau de l’Europe pour éviter les délocalisations et les pillages… par nos meilleurs amis les américains et nos meilleurs ennemis, l’Asie. 
 
L’état doit devenir un catalyseur des initiatives : Le rôle destructeur de l’OMC, comment négocier notre sortie de l’Europe… 
L’Europe et la France pourraient être à la fois libérale, c’est à dire permettre la liberté d’entreprendre et « chouchouter » spécialement les PME qui génèrent beaucoup d’emplois en légiférant pour les protéger. 
L’Europe et l’OMC se sont construits sur les mythes de l’économie libérale.
Pour les « apôtres » de l’économie libérale, triomphante depuis la chute du mur de Berlin, libéraliser la totalité des échanges de par le monde permettrait à chaque consommateur de faire jouer la concurrence entre producteurs et donc d’obtenir le meilleur prix pour acheter un produit venant du monde entier. Avec une contrepartie pour les producteurs : pouvoir fournir au meilleur prix, grâce aux grandes séries, des produits à de nouveaux consommateurs dans le monde entier…
C’est ce que l’Europe nous a « vendu » au moment de Maastricht en nous parlant de concurrence libre et non faussée…comme si pour acheter un produit dans un supermarché, on faisait un appel d’offres…et comme si le prix d’un produit défini par un vendeur n’était pas aussi le prix auquel les consommateurs sont prêts à le payer… Ceci explique d’ailleurs que dans Paris, le marché place Maubert soit plus cher que le marché d’Aligre !
 
Le commerce international et l’OMC nous sont souvent présentés dans les médias comme un facteur de progrès, et l’OMC comme une organisation pouvant engendrer dans les pays pauvres la croissance économique, le développement, voire le recul de la pauvreté.  En réalité, lorsque les pays pauvres ont adhéré à l’OMC, seule la « vitrine » du pays s’est améliorée… La plupart de ces pays ont maintenant des aéroports neufs, des voies rapides pour aller de l’aéroport au palais du gouvernement et aux complexes hôteliers avec des golfs à proximité. Les multinationales ont eu accès plus facilement à ces pays pour implanter des usines dans lesquelles les ouvriers sont payés 50 USD par mois…Elles ont eu accès aux terres des populations autochtones qu’elles ont « rachetées » pour y planter des palmiers à huile, des hévéas ou des cacaotiers. Les industries manufacturières délocalisées, transforment souvent les ouvriers en esclaves dormant sur leurs lieux de travail. Esclaves payés, mais  15 fois moins qu’en Europe, payés juste pour survivre !
 
C’est une autre façon de coloniser les pays avec l’accord des gouvernants et sans installer une armée d’occupation et  une administration occidentale.
On a oublié, dans ces mythes autour de l’économie libérale, que l’économie n’a pas de morale, elle n’a d’ailleurs aucune raison d’en avoir, sa seule raison d’être est de favoriser l’enrichissement des multinationales et des personnes qui ont placé de l’argent dans une de ces sociétés. 
Actuellement, l’oligarchie mondiale qui a l’argent et tous les pouvoirs en main, n’a pas de moralité non plus et on ne peut espérer que l’économie libérale, les banques et les multinationales américaines penseront aux hommes. Au 19ème siècle, pendant la révolution industrielle en Angleterre, la condition ouvrière était déplorable, elle s’est améliorée progressivement par un rapport de force plus favorable aux ouvriers… avec la mondialisation, tout se dégrade à nouveau.
 
Depuis notre adhésion à l’OMC, les financiers peuvent transférer l’argent librement pour acheter nos meilleures pépites dans nos pays et les prédateurs des entreprises, et même des patrimoines culturels français qui pourraient être tentés par un rachat ou une OPA, sont libres d’agir. 
Par des mesures législatives, l’état devrait pouvoir contrôler les achats massifs d’actions par les fonds de pensions ou les multinationales étrangères dont on peut supposer qu’elles risquent de siphonner nos savoirs, nos machines et délocaliser ensuite les usines françaises vers des pays à bas coûts (revoir les cas exemplaires de Samsonite, Thomson, Mittal). 
En effet, pour augmenter leurs bénéfices et valoriser les actions en bourse, les repreneurs sont tentés de délocaliser tout ce qui leur semble possible vers des pays moins cher, en tentant la conquête des marchés mondiaux.
Si l’Etat pouvait maitriser les transferts de fonds, comme la France le faisait encore en 1989, pour pouvoir intervenir et bloquer l’achat, lorsqu’une entreprise connue pour ses habitudes de prédateurs souhaite acheter, nous pourrions empêcher ce rachat hostile.
L’Etat devrait légiférer car nous ne devrions jamais oublier que les PME et Startups sont en concurrence mondiale pour les produits qu’elles vendent mais aussi parce qu’elles peuvent être rachetées par plus gros qu’elles et sont, dans ce cas siphonnées pour les savoirs qu’elles ont créés. 
 
Mais si la France légiférait, elle se heurterait aux dictats de l’OMC et de l’Europe libérale qui empêche de contrôler  les transferts de fonds. Ce dictat n’apporte de la liberté qu’aux banques et aux multinationales, il n’apporte rien aux peuples, aux états, ni à l’Europe, ni d’ailleurs aux pays en voie de développement.
Pour éviter ces vetos de l’OMC, la France pourrait envisager de négocier sa sortie de l’Europe et surtout supprimer la liaison entre l’Europe et l’OMC. Cela permettrait de renégocier les traités Européens… Lorsqu’on voit le séisme qu’avait provoqué la sortie éventuelle de l’Europe de la Grèce, on peut imaginer que la France, si elle annonçait sa sortie éventuelle, pourrait renégocier tous les traités.
 
L’Etat doit s’appuyer sur les citoyens pour identifier et adopter une politique offensive sur les technologies d’avenir : L’Etat n’a plus de stratégie industrielle, mais au moins devrait-il identifier les technologies clés pour la France. 
Il est possible de dresser une liste des technologies d’avenir, comme cela avait été fait il y a environ 15 ans. L’Etat devrait choisir les secteurs étroits sur lesquels il doit exercer une surveillance et une action directe… 
La science a fait des progrès, mais certaines découvertes scientifiques et technologiques nécessitent un contrôle des citoyens pour qu’elles soient utiles à la communauté.  Les choix sont éminemment politiques, mais les politiques sont rarement compétents en technologie et en sciences. 
Nos gouvernants s’entourent alors d’experts… Ces experts sont souvent issus des lobbies industriels ou de la finance, alors que les membres du Gouvernement devraient être éclairés par des experts parfaitement indépendants et altruistes. 
Ce sont quand même les experts du nucléaire qui nous ont affirmé que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté à la frontière, et qui ont discrédité à jamais les experts-lobbyistes travaillant pour des organisations gouvernementales et pour les multinationales.  
 
Pour des sujets de société qui engagent notre santé ou notre futur tels que le nucléaire, les OGM, les nanotechnologies, les lois de bioéthique, les économies d’énergies pour le bâtiment, pour l’automobile, l’électricité d’origine marine ou éolienne, la fin de vie… on devrait consulter obligatoirement des experts indépendants (c’est-à-dire non salariés, ni prestataires de services pour l’industrie du domaine concerné). Puis comme pour un jury d’Assise on pourrait former par des débats contradictoires avec ces experts, des citoyens tirés au sort, afin qu’en commission, ces citoyens puissent arrêter un avis.
Cet avis citoyen serait le point de départ des lois votés en France sur le sujet…
Jacques Testard qui est le Président d’honneur de la Fondation des Sciences Citoyennes dénonce le fonctionnement de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) qui regroupe dix huit représentants de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour apprécier la portée de la politique et des projets gouvernementaux dans les domaines techniques. L’ennui, souligne Jacques Testard « c’est que les experts qui donnent leurs avis ont des liens avec l’industrie et sont en fait des experts lobbyistes »… Il propose de les remplacer par des comités de citoyens informés par ces nouveaux experts vraiment indépendants.

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