L’armée et les services de renseignement américains n’ont trouvé aucune preuve que les objets volants non identifiés apparemment très avancés aperçus par des pilotes militaires étaient des vaisseaux spatiaux extraterrestres, conclut un rapport, selon le New York Times et d’autres médias informés. Mais il n’a pas non plus pu expliquer des dizaines de phénomènes et d’incidents, dont certains ont été filmés par les pilotes, et n’a donc pas pu exclure l’existence d’extraterrestres. Le mystère demeure donc sur les supposées visites d’aliens dans nos contrées. Certains pensant même qu’ils sont déjà parmi nous.
Selon le New York Times, citant anonymement des hauts fonctionnaires de l’administration, le rapport a déterminé que la plupart des quelque 120 incidents survenus au cours des 20 dernières années n’avaient rien à voir avec une technologie militaire ou gouvernementale américaine inconnue ou secrète. Ils n’étaient pas non plus liés à des objets tels que des ballons de recherche, dont certains ont postulé qu’ils étaient à l’origine des rapports. Mais elle n’a pas pu expliquer ce que, par exemple, les pilotes de l’US Navy ont vu lorsqu’ils ont enregistré des objets se déplaçant à des vitesses apparemment hypersoniques, tournoyant et disparaissant mystérieusement.
Une question sérieuse, dans un contexte d’inquiétude
Alors que les spéculations sur la vie extraterrestre ont longtemps constitué une rente de situation pour les théoriciens du complot, le nombre considérable de ce que le Pentagone appelle les phénomènes aériens non identifiés (UAP) en a fait une question sérieuse, dans un contexte d’inquiétude quant à la possibilité que des adversaires des États-Unis comme la Chine et la Russie utilisent des technologies militaires et de surveillance inconnues et très avancées. « Nous prenons au sérieux toutes les incursions dans nos espaces opérationnels », a déclaré John Kirby, porte-parole du Pentagone. « Cela pourrait potentiellement impliquer des problèmes de sécurité et ou de sécurité nationale », a-t-il dit, faisant référence aux témoignages que le ministère de la Défense a enregistrés.
Le rapport, commandé l’année dernière, doit être soumis au Congrès d’ici la fin du mois de juin par le directeur du renseignement national. Le rapport principal sera non classifié et pourra être rendu public, mais il comportera également une annexe classifiée qui, elle, restera secrète.
L’intérêt pour la possibilité d’une vie extraterrestre hautement intelligente a rebondi quand le Pentagone a publié l’année dernière des vidéos dans lesquelles des pilotes de la Navy expriment leur étonnement face aux objets en mouvement rapide qu’ils voient. À cela se sont ajoutés les commentaires de hauts responsables ayant accès aux renseignements, dont l’ancien président Barack Obama, et un reportage de CBS 60 Minutes dans lequel des pilotes étaient interrogés sur ce qu’ils voyaient.
« Ce qui est vrai – et je suis vraiment sérieux ici – c’est qu’il y a des images et des enregistrements d’objets dans le ciel dont nous ne savons pas exactement ce qu’ils sont », a déclaré Obama au Late Late Show le 17 mai. « Il y a beaucoup plus d’observations que celles qui ont été rendues publiques », abonde John Ratcliffe, qui était directeur du renseignement national pendant les huit derniers mois de l’administration de Donald Trump, sur Fox News en mars. « Il y a des cas où nous n’avons pas de bonnes explications pour certaines des choses que nous avons vues ».
Luis Elizondo, qui a travaillé sur le rapport du Pentagone et l’a exhorté à révéler ce qu’il contient, a confié que certaines des observations suggèrent une technologie extrêmement avancée inconnue des humains. « Si le reportage du New York Times est exact, les objets dont sont témoins les pilotes du monde entier sont bien plus avancés que toutes les technologies terrestres connues de nos services de renseignement », a-t-il déclaré dans un tweet. « Il est temps de publier le rapport complet, les vidéos et les données que nous avons vues au Pentagone ».
If the New York Times reporting is accurate, the objects being witnessed by pilots around the world are far more advanced than any earthly technologies known to our intelligence services. It’s time to release the full report, videos & data that we’ve seen in the Pentagon.
— Lue Elizondo (@LueElizondo) June 4, 2021
Le mystère demeure donc pour l’instant bien gardé, alimentant tous les fantasmes. Une vieille histoire abondamment entretenue par les films hollywoodiens et la littérature de science-fiction, alimentant la croyance que les extraterrestres sont des êtres d’un autre monde, ressemblant à des monstres, très différents des humains. Toutefois, des recherches récentes sont venues à l’encontre de ces idées reçues et suggèrent que nous pourrions avoir plus en commun avec nos voisins extraterrestres qu’on ne le pensait.
Les extraterrestres nous ressemblent peut-être plus que nous ne le pensons
Il y a au moins 100 milliards de planètes dans notre seule galaxie et au moins 20 % d’entre elles se situent probablement dans la zone habitable, cette région de l’espace capable de produire une biosphère. Même si cela se produisait dans seulement 0,001% de ces planètes cela signifierait alors qu’il y a 200 000 planètes potentiellement porteuses de vie dans notre galaxie. Or il suffirait que l’on trouve une seule forme de vie extraterrestre pour que notre conception de l’Univers change radicalement. Il n’est donc pas étonnant que des centaines de millions de dollars aient été apportés dans la recherche en astrobiologie, que les États-Unis et l’Europe aient investi dans des initiatives d’astrobiologie et que de nombreux travaux aient été réalisés pour tenter de prédire à quoi ressembleraient les aliens. Le problème, cependant, est que lorsque nous essayons de prédire la nature des extraterrestres, nous n’avons qu’un seul échantillon – la Terre – à partir duquel extrapoler. Il est, par conséquent, extrêmement difficile de faire ces prédictions.
Dans une étude publiée dans la Revue internationale d’astrobiologie, des scientifiques de l’Université d’Oxford ont montré, pour la première fois, comment la théorie de l’évolution pouvait être utilisée pour étayer les prédictions sur les extraterrestres et mieux comprendre leur comportement. Ils affirment que les extraterrestres sont potentiellement façonnés par les mêmes processus et mécanismes qui ont façonné les humains, et en premier lieu, la sélection naturelle.
La théorie soutient l’argument selon lequel les formes de vie étrangères subissent une sélection naturelle et, comme nous, évoluent pour se renforcer et améliorer leurs performances au fil du temps.
Sam Levin, chercheur au département de zoologie d’Oxford, a ainsi déclaré : « Une tâche fondamentale pour les astrobiologistes (ceux qui étudient la vie dans le cosmos) est de réfléchir à ce que la vie extra-terrestre pourrait être. Mais faire des prédictions sur les extraterrestres est difficile. Nous ne pouvons extrapoler qu’à partir d’un seul exemple de vie – la vie sur Terre. »
Dans le passé, quand les scientifiques réfléchissaient à ce que pourraient être les extraterrestres, ils mettaient en œuvre une démarche mécaniste, s’appuyant sur ce que nous savions sur Terre, notamment au niveau de la chimie, de la géologie et de la physique.
Par exemple, certains traits ont évolué plusieurs fois sur la Terre, et nous posons donc que les formes de vie extraterrestres convergeront vers les mêmes mécanismes terrestres. Parce que les organes oculaires ont évolué au moins 40 fois et sont relativement ubiquitaires, nous prédisons qu’ils évolueront de la même façon sur d’autres planètes. De même, nous avons utilisé une compréhension mécaniste de la chimie et de la physique pour faire des prédictions sur ce qui est le plus probable que nous trouvions sur d’autres planètes. Par exemple, le carbone est abondant dans l’Univers, chimiquement polyvalent et présent dans le milieu interstellaire, de sorte que les formes de vie exotiques sont susceptibles d’être à base de carbone. Ces types de prévisions proviennent d’un mélange de compréhension mécaniste et d’extrapolation de ce qui s’est passé sur la Terre. Mais, en réalité, Il n’y a aucune raison théorique pour laquelle les extraterrestres ne pourraient pas être des organismes faits à base de silicium et… sans yeux.
« Dans notre article, nous proposons une approche alternative, qui consiste à utiliser la théorie évolutionniste pour faire des prédictions indépendantes des caractéristiques que nous connaissons sur la Terre. C’est une approche utile, parce que les prédictions théoriques s’appliqueront à des extraterrestres qui pourraient être, par exemple, à base de silicium et non d’ADN, ou qui respirent de l’azote et non de l’oxygène »
En utilisant cette idée de la sélection naturelle extraterrestre comme cadre, l’équipe s’est penchée sur l’évolution extra-terrestre et sur la façon dont la complexité pourrait se manifester dans l’espace.
La complexité des espèces s’est accrue sur la Terre en raison d’une poignée d’événements, connus sous le nom de transitions majeures. Ces transitions se produisent lorsqu’un groupe d’organismes distincts se transforme en un organisme de niveau supérieur – lorsque les cellules deviennent des organismes multicellulaires, par exemple. Tant la théorie que les données empiriques suggèrent que des conditions extrêmes sont nécessaires pour que des transitions majeures se produisent.
L’article fait également des prédictions précises sur la composition biologique d’aliens complexes, et offre un certain degré de compréhension de ce à quoi ils pourraient ressembler.
Sam Levin avance : « Nous ne pouvons toujours pas dire si les extraterrestres marcheront sur deux jambes ou s’ils auront de grands yeux verts. Mais nous croyons que la théorie évolutionniste offre un outil supplémentaire unique pour essayer de comprendre ce que pourraient être les extraterrestres, et nous avons montré quelques exemples des types de prédictions fortes que nous pouvons faire avec elle ».
En prédisant que les extraterrestres ont subi des transitions majeures – et c’est ainsi que la complexité est apparue chez les espèces sur Terre – les scientifiques d’Oxford affirment qu’il y a un niveau de prévisibilité à l’évolution qui les ferait ressembler à ce que nous sommes, nous humains terriens.
« Comme les humains, nous prédisons qu’ils sont constitués d’une hiérarchie d’entités, qui coopèrent toutes pour produire un organisme vivant. À chaque niveau de cet organisme, il y aura des mécanismes en place pour éliminer les conflits, maintenir la coopération et maintenir le fonctionnement de l’organisme. »
Il y a potentiellement des centaines de milliers de planètes habitables dans notre seule galaxie. Chaque semaine, les astronomes découvrent de nouvelles exoplanètes, relativement proches et potentiellement habitables. Nous pouvons de moins en moins prétendre que nous sommes la seule forme de vie dans l’univers. Mais, avec cette étude d’Oxford, nous avons fait un petit pas en avant en proposant que, si nous ne sommes pas seuls, nos voisins galactiques pourraient bigrement nous ressembler…
Avec AFP