La nouvelle société coût marginal zéro.
L’internet des objets. L’émergence des communaux collaboratifs et l’éclipse du capitalisme – Jérémy Rifkin – Edition Les liens qui libèrent – Sept 2014 – 512 Pages
Les règles du grand jeu de l’économie mondiale sont en train de changer. Le capitalisme se meurt et un nouveau paradigme qui va tout bousculer est en train de s’installer : les communaux collaboratifs.
Le capitalisme va laisser place à une économie de l’échange et du partage
Dans ce livre, l’essayiste américain prédit un changement de paradigme de notre époque. Le passage de la verticalité de l’ère charbon-pétrole à l’horizontalité de l’ère internet qui pourrait nous mener vers un monde plus écologique, plus durable et plus démocratique.
C’est une nouvelle économie collaborative qui se développe où la valeur d usage prime sur la propriété déjà très implantés avec l’auto-partage, le crowfunding, les A.M.A.P., le couchsurfing, les producteurs contributifs d’énergie verte ou même d’objets avec les imprimantes 3D offrent un espace où des milliards de personnes s’engagent dans les aspects profondément sociaux de la vie. Un espace fait de millions (au sens littéral du terme) d’organisations autogérées qui créent le capital social de la société. Ce qui les rend plus pertinents aujourd’hui qu’à toute autre époque, c’est que le développement de l’internet des objets optimise comme jamais les valeurs et les principes qui animent cette forme d’autogestion institutionnalisée.
Sans même que nous en ayons conscience, l’internet des objets est déjà omniprésent dans notre quotidien. Il se matérialise par ces milliards de capteurs disposés sur les ressources naturelles, les chaînes de production, implantés dans les maisons, les bureaux et même les êtres humains, alimentant en Big Data un réseau mondial intégré, sorte de système nerveux planétaire.
En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique interne de productivité extrême, rend le coût marginal qui est le coût de production d’une unité supplémentaire d’un bien ou d’un service quasi nul. Si produire chacune de ces unités supplémentaires ne coûte rien, le produit devient donc quasiment gratuit et le profit, la sève qui fait vivre le capitalisme, se tarit. Avec l’ émergence d’une vaste classe de « prossomateurs » – consommateurs devenus des producteurs contributifs c’est pour Jeremy Rifkin, les premiers signes que l’ère capitaliste d’abondance dans laquelle nous vivons arrive à sa fin…
Certes, rien n’est joué. Le capitalisme tente d’étouffer les communaux en multipliant les nouvelles barrières en brevetant tout, du vivant à la manipulation des atomes. Le changement climatique menace. Ce livre est aussi un appel à l’action individuelle et collective.
Après La Fin du travail, L’Age de l’accès ou La Troisième Révolution industrielle, l’essayiste américain prolonge sa réflexion sur le changement de paradigme de notre époque, et montre ici la force et la cohérence de sa pensée et dessine ce nouveau paradigme collaboratif qui mènera à une société intelligente et durable …