Il y eut l’âge de l’acier et du charbon, celui du pétrole et de la chimie. Y aura-t-il l’âge du vivant et de la biologie ? Quelles voies pour un vivant qui produirait nos ressources ?
De ses expériences en Asie et dans l’océan Indien, l’agence d’architecture XTU est revenue avec la conviction qu’il faut faire la ville comme un paysage, assumer la densité en l’hybridant avec la nature, construire avec les éléments et les flux. Que les villes deviennent productives et osent l’innovation !
XTU Architects présente sa vision de la ville du futur transformée par le vivant à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, dans le cadre de la nouvelle plateforme de la création architecturale.
La cité de l’architecture et du patrimoine ouvre un nouveau format pour faire un « état des lieux » de la création architecturale avec une ligne critique : ce qui pose question, ce qui fait débat. Une logique d’ouverture transgénérationnelle, transeuropéenne, transdisciplinaire. Un rythme saisonnier sur différentes temporalités. Un dispositif scénographique spécifique : un lieu, des lieux.
Cette plateforme de la création architecturale typologiquement hybride se montrera flexible pour accueillir des formats multiples, propices aux présentations, projections et discussions sur deux saisons. Le lieu se veut plateforme de proposition.
Pour cette saison 1, des duos et débats sont organisés : une série de face-à-face au rythme des saisons : deux équipes d’architectes, l’une basée en France, l’autre dans un pays européen, sont confrontées tous les trois mois. C’est ainsi pour l’agence XTU Architects qui ouvre le bal jusqu’au 20 mars prochain.
La confrontation se développe d’abord sur un « meuble » en forme de half-pipe, également partagé entre les deux équipes, chacune y mettant en scène librement objets, documents audiovisuels, dessins, maquettes de son choix…
Deux écrans prennent le relais dans l’espace contigu, avec un film de synthèse d’une vingtaine de minutes sur la démarche des deux équipes, élément pour un débat en public entre les protagonistes de ce face-à-face.
En marge des chantiers, XTU imagine des villes dépollueuses (Xsea agricoles (Freshcity), du désert (Flohara), à travers lesquelles elle tisse des partenariats et expérimente : cultures médicinales sur le toit du ministère de l’agriculture, toits commerciaux cultivés ; elle réalise des logements maraîchers, conçoit un musée en autonomie eau/énergie par le végétal.
Elle développe des façades végétales ensauvagées et des ‘‘biofaçades’’ pour cultiver des microalgues par photosynthèse. Pour cette technologie de rupture, elle dépose des brevets, monte le consortium SymBIO avec le CNRS, construit des pilotes. Ses capteurs solaires de troisième génération produiront en ‘‘bio’’ avec des microalgues ce qui était jusqu’alors issu de la chimie.
Le Laboratoire du logement
Une série d’expérimentations sur l’habitat : mixité, densité, urbanité, flexibilité. Chaque saison, une opération « historique » de référence, deux exemples contemporains en France, un débat.
Les Rendez-vous critiques
Toutes les six semaines, quatre ou cinq critiques ouvrent le débat sur l’actualité architecturale et urbaine.
Dans l’espace en gradins dédié aux débats, tribune de la critique architecturale sur des questions d’actualité : quatre critiques réguliers : Frédéric Edelmann, Richard Scoffier, Sophie Trelcat et Philippe Trétiack.
Tribune animée par Francis Rambert.
Prochain rendez-vous critique : jeudi 18 février à 19h
Les Rendez-vous métropolitains
Les métamorphoses des villes, en France et en Europe, leur reconfiguration par des dynamiques de projets urbains réunissent, deux fois par saison, les protagonistes de la fabrique de la ville.
L’identification au territoire est devenue un enjeu majeur des métamorphoses urbaines contemporaines. C’est sous cet angle que, deux fois par saison, les dynamiques de projets urbains à l’oeuvre dans des villes européennes, et particulièrement dans les métropoles françaises, sont analysées avec leurs acteurs.
FLEURS DU FUTURS Demain, le vivant fera-t–il la ville ?
Autour de ce thème, la ville du futur transformée par le vivant, XTU invite des chercheurs, des acteurs de l’innovation, un philosophe professeur de cinéma et un chef cuisinier à explorer ensemble les voies par lesquelles le vivant pourrait demain changer nos vies.
– Jeudi 28 janvier 2016 à 19h : D’une culture de la chimie à celle du vivant
Intervenants : M. Jack Legrand, Directeur , M. Gilles Trystram, Directeur AgroParisTech
– Jeudi 4 février 2016 à 19h : Perspectives microalgues
– Mercredi 17 février 2016 à 19h : Stratégies d’innovation
– Jeudi 10 mars 2016 à 19h : Imaginaire ville nature
– Jeudi 17 mars 2016 à 18h30 : Biodiversité dans la ville – Métabolisme et humanité de la ville
Date à préciser : Gastronomie du futur
Le Laboratoire du logement
Une série d’expérimentations sur l’habitat : mixité, densité, urbanité, flexibilité. Chaque saison, une opération « historique » de référence, deux exemples contemporains en France.
Dans le sillage de l’opération exemplaire de la transformation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris par Lacaton & Vassal et Frédéric Druot, il s’agit de rendre compte de la vitalité des expérimentations dans le domaine du logement en dépit du poids du contexte normatif français. À l’heure des « écoquartiers » et des immeubles à énergie positive, c’est une veille permanente sur la question de l’habitat, analysant les projets les plus prospectifs à l’aune de questions majeures telles que la densité, la mixité, l’urbanité.
Cette présentation régulière centrée sur le logement collectif n’exclut pas l’exploration d’autres formes en situations suburbaines, voire en contexte rural. On gardera un œil attentif sur le sujet de l’habitat spécifique, du type résidence étudiants, foyer de travailleurs ou résidence pour personnes âgées. Entre organisation spatiale et articulations urbaines, ce laboratoire sur les modes d’habiter analysera ainsi toutes les formes de programmes (publics et privés) et de typologies, ainsi que toutes les échelles.
Chaque saison, les questions soulevées par les opérations choisies seront exposées et débattues dans le cadre d’une rencontre avec des intervenants, théoriciens et praticiens de la fabrique du logement.
Prochaine saison : 21 janvier au 20 mars 2016 / Programme à venir
L’installation ‘‘Blooms’’ raconte le passage d’un ‘‘monde de fer’’, organisé, standardisé, ‘‘sorti d’usine’’, notre monde…, vers un futur transformé par le vivant, suivant de nouveaux métabolismes, d’autres phénomènes de croissance, poétiques, fertiles en puissance. Avec le temps, l’efflorescence végétale transforme la nature de l’installation.
Le géochimiste Paul Crutzen a nommé en 2002 Anthropocène «l’ère géologique actuelle, dominée en bien des façons par l’homme». Il s’appuyait sur l’étude des gaz captés par les glaciers d’Arctique, archives de la Terre, et où les géologues ont repéré une césure. L’hypothèse de Crutzen – l’humanité influe désormais sur la Terre – a créé une onde de choc qui gagne tous les cercles de la pensée : sciences physiques, sciences humaines, économie politique, représentations du monde. Les transitions vers l’Anthropocène forment une double césure historique avec l’ère moderne. Césure multiséculaire avec le projet humaniste de possession de la nature, qui naît au xvıe siècle en Europe puis forme le projet scientifique et philosophique des Lumières. Césure séculaire avec la seconde révolution industrielle et avec un productivisme qui a outrepassé le projet d’une maîtrise rationnelle du monde et entamé l’épuisement des ressources.
L’architecture, art d’habiter la Terre, ne peut ignorer ce débat. En repensant la relation philosophique de l’homme au monde : de la maîtrise rationnelle du monde à sa protection.
«Dans cette perspective globale, écrit l’historien Benno Albrecht, l’architecture se configure en discipline dépositaire de la responsabilité de la sauvegarde
du monde physique, de sa défense, de la compréhension des causes et conséquences des phénomènes de mutation. L’architecture assume de nouveau une valeur éthique fondatrice, est responsable du rapport de confiance différent entre actions humaines et nature. »
Shlomo Aronson a conçu les grands paysages d’Israël comme un récit civilisateur – «faire la paix avec la Terre». Il intervient sur des sites millénaires en interrogeant leur histoire, en délinéant leurs strates. Un travail d’une méditation sur la place de l’homme et son rapport au vivant.
Lieu : Cité de l’Architecture et du Patrimoine – Palais de Chaillot – Accès : Hall d’about, 7 avenue Albert de Mun – Paris 16e
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