Who's going to feed us?

Qui va nous nourrir ? Au cœur de l’urgence écologique, le renouveau paysan, de Amélie Poinssot – Coéditions Actes sud/Solin, 7 février 2024 – 288 pages

Reconduction du glyphosate pour dix ans, coup d’arrêt européen à la baisse des pesticides, loi agricole pour le renouvellement des générations repoussée depuis un an … Les dossiers touchant à l’agriculture s’accumulent. Que va annoncer le gouvernement au prochain salon de l’agriculture ?
Les enjeux sont pourtant immenses. L’histoire du monde paysan est celle d’une hémorragie. Une saignée entamée au début du XXème siècle, ininterrompue depuis. La France compte aujourd’hui moins de 400 000 exploitations agricoles, contre environ 4 millions de fermes un siècle plus tôt. Et d’ici à peine six ans, la moitié des agriculteurs encore en activité au cours de la décennie seront partis à la retraite. Seront-ils remplacés ? A-t-on envie de voir advenir une relève ? Ou feront-ils place à ces exploitations industrielles reposant sur une main d’œuvre précaire et corvéable ?

Au cœur de cette bascule démographique, c’est notre modèle agricole et alimentaire qui est en jeu. Ce qui arrive dans nos assiettes pourrait être produit à moitié coût écologique et nous pourrions manger plus sainement, avec moins d’aliments shootés aux pesticides. Mais pour cela, il faut du monde dans les campagnes et soutenir le mode de production paysan.

Il se trouve que parallèlement aux départs massifs qui touchent le secteur, une nouvelle population frappe à la porte. Souvent non issues du milieu agricole, dotées d’une conscience aigüe des bouleversements écologiques en cours et riches d’expériences professionnelles dans d’autres domaines, ces personnes font preuve d’une ténacité remarquable mais elles se heurtent à des murs farouchement défendus par des organismes agricoles agrippés à leurs corporatismes et rétifs à une transition écologique à la hauteur des défis actuels.

« Qui sont ces nouvelles paysannes et paysans ? Quels sont leurs projets ? Quels obstacles doivent-ils affronter ? Pourquoi les instances dominantes du monde agricole ne les laissent-elles pas facilement entrer ? Quelle politique pourrait permettre d’amplifier cet élan ? C’est avec ces questions en tête que l’auteure a mené l’enquête, « en allant à la rencontre de celles et ceux qui sont en chemin, et de celles et ceux qui parviennent à s’installer malgré les difficultés. Une ferme qui se transmet étant toujours l’occasion d’une évolution, les milliers de transmissions à venir sont autant d’opportunités pour transformer notre système alimentaire […] »

Who's going to feed us? est un livre-enquête qui nous plonge au cœur de ces blocages et nous fait rencontrer des candidats à la reprise d’une ferme, aux idées novatrices. Un parcours vivant et lucide qui questionne la façon dont est attribué l’important financement public qui soutient le secteur (24 milliards d’euros et plus de 25 milliards à partir de 2024 par an).

Amélie Poinssot est journaliste Europe à Mediapart : agricultures/écologie, enquêtes, reportages, analyses sur l’agrobusiness, les lobbys et marchés agricoles, les impacts sur le vivant, les alternatives. Elle est l’auteure de Dans la tête de Victor Orbán (Solin/Actes Sud, 2010).

Read an excerpt

0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments
Previous article

French fries come from potatoes - A behind-the-scenes look at food and agribusiness

Next article

Comment l’humanité se viande - Le véritable impact de l’alimentation carnée

Latest articles from Food - Food safety

JOIN

THE CIRCLE OF THOSE WHO WANT TO UNDERSTAND OUR TIME OF TRANSITION, LOOK AT THE WORLD WITH OPEN EYES AND ACT.
logo-UP-menu150

Already registered? I'm connecting

Register and read three articles for free. Subscribe to our newsletter to keep up to date with the latest news.

→ Register for free to continue reading.

JOIN

THE CIRCLE OF THOSE WHO WANT TO UNDERSTAND OUR TIME OF TRANSITION, LOOK AT THE WORLD WITH OPEN EYES AND ACT

You have received 3 free articles to discover UP'.

Enjoy unlimited access to our content!

From $1.99 per week only.
Share
Tweet
Share
WhatsApp
Email
Print