La crise écologique de la raison, de Val Plumwood – Préface de Baptiste Morizot – Traduit de l’anglais par Pierre Madelin – Une coédition PUF / Wildproject/Collection écologie en question, 10 janvier 2024 – 496 pages
« La crise écologique est une crise de la raison. La raison a été transformée en véhicule de domination et de mort, mais elle peut et doit devenir un véhicule de libération et de vie. » V. P.
Il s’agit là de la première traduction d’un texte majeur d’une des grandes pionnières de l’écoféminisme.
La dérive rationaliste de la culture occidentale a donné lieu à de dangereuses formes de déni écologique, qui s’étendent à des domaines aussi variés que l’économie, la politique, la science, l’éthique et la spiritualité. Le désastre écologique est ainsi à mettre au compte de cette raison malade – dualiste, patriarcale et impériale.
Comme la Critique de la raison pure à une autre époque, ce livre entend ouvrir une nouvelle ère pour la rationalité. En analysant l’édifice mortifère de la rationalité moderne et de la science à l’occidentale, Val Plumwood définit ce que serait une raison écologique – et la montre à l’œuvre, dans un texte puissant et acéré.
La philosophe met au jour les distorsions de la raison et de la culture qui ont donné lieu à de dangereuses formes de déni écologique. Elles ont eu un effet délétère dans des domaines aussi divers que l’économie, la politique, la science, l’éthique et la spiritualité, intensifié par la mondialisation. Une grande partie du désastre écologique est ainsi à mettre au compte de cette « rationalité » malade, masculiniste, impériale et toxique.
Nous nous faisons également, selon Plumwood, une fausse idée de notre identité et des lieux et de notre situation géographique – à commencer par un sentiment illusoire d’indépendance à l’égard de la nature.
La Crise écologique de la raison dessine une image radicalement nouvelle de la façon dont notre culture doit changer pour devenir écologiquement rationnelle.
« Val Plumwood a résolu dans ce livre, de manière élégante et opérationnelle, l’un des problèmes fondateurs de la pensée écologique du XXIe siècle : opérer la jonction entre la pensée écologique, les luttes sociales et les enjeux d’émancipation politique. »
Baptiste Morizot
Val Plumwood (1939-2008) est une philosophe écoféministe australienne qui a joué un rôle majeur dans le développement des pensées de l’écologie depuis les années 1970. Elle est aussi l’autrice de Réanimer la nature (PUF, 2020) et de Dans l’œil du crocodile (Wildproject, 2021). Ses ouvrages ont constitué une contribution majeure à la philosophie de l’écologie et à l’écoféminisme.
Baptiste Morizot est un philosophe français. Il est entre autres l’auteur de L’Inexploré (Wildproject, 2023).
Pierre Madelin, auteur et traducteur, a grandi à Cuba et à Paris. Il est notamment l’auteur de Faut-il en finir avec la civilisation ? Primitivisme et effondrement (Ecosociété) et il est également le traducteur de nombreux essais de référence en humanités écologiques.
Sommaire :
Préface
Introduction
- Le rationalisme sadique
Chapitre 1. La crise écologique de la raison
Chapitre 2. Le rationalisme et l’ambiguïté de la science
- Capitaines corrompus
Chapitre 3. La politique de la rationalité écologique
Chapitre 4. Inégalité et rationalité écologique
III. Cultures anthropocentriques
Chapitre 5. Les angles morts de l’anthropocentrisme
Chapitre 6. Philosophie, prudence et anthropocentrisme
- Vers la raison écologique
Chapitre 7. L’éthique de la marchandisation
Chapitre 8. Vers une éthique dialogique interspécifique
Chapitre 9. Unité, solidarité et écologie profonde
Chapitre 10. Vers une spiritualité matérialiste des lieux
Conclusion
Bibliographie